Quelle mesures de court terme pour lutter contre le terrorisme ? Les réseaux djihadistes s’appuient notamment sur Internet pour diffuser la haine et la peur.
Alors que le Conseil des ministres était organisé ce matin, le Premier ministre Manuel Valls a dévoilé de nouvelles mesures visant à faciliter la tâche des forces de police et de justice dans la lutte anti-terrorisme.
Il compte s’appuyer sur la loi ad hoc du 13 novembre 2014 et sur le prochain projet de loi sur le renseignement qui devrait être présenté début mars au Parlement.
Mais, en raison des attentats survenus il y a quinze jours sur le sol français (dont celui visant Charlie Hebdo), des dispositions complémentaires sont édictées.
Parmi les principales mesures ayant des implications numériques, on peut relever la création d’un fichier spécial spécial de personnes condamnées pour terrorisme.
Sachant que les services de renseignement doivent actuellement surveiller 1300 personnes – Français ou étrangers résidents en France – pour leur implication dans les filières terroristes en Syrie et en Irak. Plus globalement, Manuel Valls évoque un spectre global de « 3000 personnes à surveiller » sur le territoire national.
Dans la lutte contre le cyberdjihadisme, le Premier ministre contre renforcer les moyens humains et techniques mis à disposition des services de police.
Cela passera par une surveillance accrue de l’Internet en France par des « cyber-patrouilles » chargées de la veille sur Internet. Du côté de la gendarmerie, cette mission est attribuée au département cybercriminalité du service technique de recherches judiciaires et de documentation (STRJD).
Rappelons qu’une série de cellules de police et de gendarmerie intervient pour prévenir et agir contre les cyber-menaces.
Citons la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) via la sous direction de la lutte contre la cybercriminalité (SDLC), l’OCLCTIC et la Direction des relations internationales (DRI), Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et La Préfecture de police de Paris et sa Brigade d’enquete sur les fraudes aux technologies de l’information (BEFTI).
Au-delà de la plateforme de signalements de contenus illicites sur Internet (dont l’appel à la haine et l’apologie du terrorisme) disponible pour le grand public, Manuel Valls compte créer un site Internet public présentant les moyens de lutter « contre l’embrigadement djihadiste ».
Cette initiative entrera dans les mesures prises pour prévention de la radicalisation (enveloppe de 60 millions d’euros sur trois ans).
Hier, à l’occasion du FIC à Lille, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait présenté une série de 6 mesures visant à renforcer la lutte contre le terrorisme qui se propage via Internet. Les plateformes vidéo et les réseaux sociaux devront pousser plus loin leur collaboration avec les pouvoirs publics.
Cette guerre accentuée contre l’islamisme radical a un coût financier. En tout, c’est une enveloppe de 425 millions d’euros (735 millions si on tient compte des frais de personnels selon L’Express) qui seront débloqués sur trois ans pour lutter contre le terrorisme.
(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : Rawpixel)
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