Le club des « décacornes », du nom de ces sociétés dont la valorisation dépasse les 10 milliards de dollars, se rapproche pour Lyft.
Le compteur monte à la faveur d’un tour de table que le Wall Street Journal chiffre à 500 millions de dollars – le New York Times n’excluant pas une éventuelle rallonge de 100 millions.
À en croire le Financial Times, le concurrent numéro un d’Uber sur le marché américain en ressortirait valorisé autour de 7 milliards de dollars, contre 4,5 milliards depuis sa dernière « grosse » opération de financement.
Celle-ci remonte à début 2016, avec 1 milliard de dollars injecté. General Motors avait mis un ticket à 500 millions, accompagné notamment par Kingdom Holding Company, propriété du prince saoudien Al-Walid Ben Talal.
Depuis sa création en 2012 par Logan Green (CEO) et John Zimmer (président), Lyft a ouvert son capital à d’autres pointures de la tech telles que le chinois Alibaba ou le japonais Rakuten, qui a mis 300 millions de dollars sur la table en 2015.
Le sulfureux actionnaire « activiste » Carl Icahn a également mis ses billes dans la société, qui a cerné, au vu des déboires actuels d’Uber, l’opportunité de travailler sur son image.
John Zimmer est longuement revenu sur ce point dans une interview accordée au magazine TIME.
Alors que son rival doit se dépêtrer d’affaires de sexisme ou encore de contournement des pouvoirs publics, Lyft surfe sur l’identité donnée dès l’origine à son service : un « facilitateur de communautés », entre passagers invités à s’asseoir à l’avant et possibilité de laisser un pourboire (plus de 200 millions de dollars auraient été collectés par ce biais, affirme Mercury News).
Le récent lancement d’une fonctionnalité permettant d’arrondir le paiement au dollar supérieur pour effectuer des donations à des œuvres caritatives s’inscrit dans la même logique.
À s’en fier aux estimations de TNX Solutions, qui analyse les paiements par carte bancaire, environ 5 % de la clientèle d’Uber aux États-Unis est partie chez Lyft* depuis l’émergence, fin janvier sur les réseaux sociaux, du hashtag #DeleteUber.
Une autre fenêtre de tir s’est ouverte avec la fronde de la tech américaine contre le « décret Trump » sur l’immigration. Lyft a annoncé, en réaction aux dispositions du texte, provisionner 1 million de dollars sur 4 ans pour aider l’ACLU (American Civil Liberties Union) à défendre des libertés perçues comme « sérieusement menacées ».
Le développement de l’activité repose aussi sur l’ouverture de nouveaux services, à l’image du covoiturage urbain, fondé en partie sur les technologies de la start-up Hitch, acquise en septembre 2014.
À l’international, le business croît par des alliances stratégiques à l’image de celles nouées avec Ola en Inde et avec Grab pour l’Asie du Sud-Est.
* Du côté d’Uber, on assure que sur les dix premières semaines de l’année 2017, la croissance annuelle du nombre de trajets réservés a été plus importante que sur la même période entre 2015 et 2016.
Crédit photo : Lyft
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