M6 Web aborde le virage Web 2.0

Face aux déluges de nouveaux services Web 2.0 et l’essor de redoutables plates-formes d’échanges vidéo en France (Daily Motion, Google Video, Yahoo Video, MSN Video?), les groupes audiovisuels traditionnels comme TF1 ou M6 tentent de reprendre la main en étoffant leur offres de services en ligne. Jeudi 9 novembre, M6 Web a fait un point sur la stratégie adoptée que l’on pourrait résumer en trois mots-clés : sites « compagnons » des émissions télé autour de M6.fr, communautés virtuelles et vidéo.

En prolongement, on trouve des services en ligne pratiques comme la messagerie électronique (M6mail proposant 2 Go), les blogs (M6blog) ou les services à domicile (Atonservice.fr).
La filière interactive du groupe M6 exploite une galaxie d’une cinquantaine de sites Internet. Plusieurs grandes thématiques éditoriales sortent du lot : outre l’automobile (avec Turbo.fr), M6 s’intéresse au contenu éditorial féminin (Femme.enville.fr) et aux communautés ciblant les adolescents. Ainsi, l’importation du concept finlandais Habbo Hotel, qui vise les 13-16 ans, se révèle payante avec 2,1 millions d’inscrits en France.

M6 Web va considérablement renforcer son offre de services novateurs dans la lignée du Web 2.0. La plate-forme d’échanges vidéo Wideo, fondée sur la solution en marque blanche de la jeune pousse Kewego, vient narguer le service concurrent du groupe TF1 : Wat.tv qui a ouvert ses portes au printemps dernier. Yootribe, qui joue sur la création de communautés par centres d’intérêt, s’appuie sur une plate-forme SwitchMod/ClicMobile. Le concept de Skaaz, du nom d’un compagnon  » intelligent et évolutif », est encore plus élaboré : issu de la société françaiseVirtuOZ, le service en ligne proposera à la tranche d’âge 15-25 ans des jeux associés à de l’intelligence artificielle. Il est actuellement en phase de bêta-test.

VOD : d’abord nos productions

A l’instar de France Télévisions ou de TF1, M6 se met à l’heure de la vidéo à la demande. Plus de 200 vidéos sont disponibles. « Les oeuvres cinématographiques représentent une partie de notre catalogue mais elles ne sont pas pour autant notre produit étendard », explique Xavier Marvaldi, Directeur général de M6 Web. « Nous préférons nous concentrer sur les programmes de nos chaînes auxquels nous nous identifions le plus comme les émissions ou les séries. » D’où la mise à disposition de séries en accès payant comme Desperate Housewives, Alias ou Prison Break ou des programmes plus estampillés M6 comme Capital ou Caméra Café.

Il serait difficile pour M6 d’oublier l’une de ses thématiques fortes : la musique. M6 Web a signé un accord avec Mucsicbrigade, une start-up d’origine suédoise qui propose des contenus éditoriaux sur ce thème et une plate-forme de téléchargement. « Nous avons signé avec eux un accord d’excluvisité pour le territoire français », précise Xavier Marvaldi.

Méconnue en France, MusicBrigade parie pourtant sur un développement international et assure déjà une présence dans 7 pays européens. Le service en ligne propose 25 000 clips vidéo, 35 000 fiches sur les artistes et outils communautaires. Le mois dernier, MusicBrigade a signé un accord paneuropéen avec la maison de disques Sony BMG.

M6 Web est une structure qui emploie désormais 80 personnes divisées en trois pôles : Internet, éditorial, technique. Au premier semestre 2006, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 31,7 millions d’euros, en hausse de 114% par rapport à la même période l’année précédente (14,8 millions d’euros). Son ratio Ebitda (résultat opérationnel « au jour le jour ») s’améliore également : il est passé de 4,4 millions d’euros à 8,6 millions d’euros en un an. Sans compter sur l’apport d’autres actifs liés à l’Internet comme le mobile (avec M6 Mobile by Orange) et le commerce électronique. En début d’année, M6 avait acquis du site marchand M isterGoodDeal. Qui se cache derrière les services de M6 Web ?