Un énorme âtre de la taille d’un écran de cinéma et neuf écrans plats de présentation ont accueilli les développeurs qui avaient fait le voyage de San Jose pour la WWDC, la conférence mondiale des développeurs, un événement Apple. Le coin du feu, c’est ici. La petite causerie ? Plusieurs milliers de personnes ! Ici rassemblés, les pontes de l’environnement Mac, et quelques têtes nouvelles, attirées par l’événement : des développeurs Unix. Car l’invitation était claire : il s’agissait du dernier pas avant que la puissance du train Unix, alliée à l’élégance et à la simplicité du Mac, ne se manifeste (dixit Steve Jobs). La discussion « au coin du feu » tenue par Jobs à la conférence mondiale Apple des développeurs était donc sans doute le meilleur moment pour une telle annonce : dorénavant, Mac OS X est présent, avec deux mois d’avance, dans tous les colis d’ordinateurs livrés par la firme.
Pas de nouveau système pour les machines antérieures à 1997
Cette fuite en avant d’Apple a deux conséquences, l’une mauvaise, l’autre bonne. La mauvaise nouvelle d’abord : la version qui sera fournie mérite encore des améliorations pour assumer totalement la définition de système du futur qu’Apple lui donne. Ces améliorations nécessitent encore pas mal de travail, sans doute jusqu’à juillet et au delà. Du coup, Apple ne compte pas perdre de temps à apprêter son logiciel aux versions de Macintosh plus anciennes que les machines dotées du G3 d’origine. Si on en avait rêvé, il faudra attendre plutôt les pilotes de sociétés tierces. Toutes les machines antérieures à 1997 sont donc exclues. Cette manoeuvre est aussi un moyen pour la firme de pousser à la consommation de ses nouvelles machines, un travers qu’on espère passager. La bonne nouvelle : Mac OS X est définitivement lancé, Apple est entré ce lundi 21 mai 2001 dans le monde Unix, lui alliant une souplesse d’utilisation inconnue par ailleurs ! Le logiciel, sorti il y a deux mois, a connu trois mises à jour (voir édition du 10 mai 2001) et devrait disposer de sa pleine puissance avec la prochaine qui doit apporter quelques améliorations comme… la lecture de DVD !
Ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas d’un petit événement : la firme joue sa vie sur ce lancement. Mais elle met toutes les chances de son côté : il s’accompagne en parallèle d’une version serveur de l’application (voir édition du 6 mars 2001). Celle-ci, intitulée Mac OS X serveur 10.0, reprend l’interface graphique de la version grand public et ajoute la robustesse nécessaire aux tâches exigées, comme la détection automatique d’erreurs et le redémarrage automatique des services affectés. De plus, ce système est accompagné d’applications multiples et s’intègre sans problème à des réseaux de Mac, de PC sous Windows ou sous Unix, comme sous Linux. Et alors ? Alors l’effet de levier peut jouer à plein : les premiers à en bénéficier en seront les écoles ! Les réseaux d’enseignants, de développeurs ou d’étudiants des sciences de l’information commencent à en frémir. La puissance d’Unix sur les machines déjà installées en réseau dans les écoles, c’est très tentant, d’autant que la bibliothèque de logiciels déjà disponibles sous Unix compte quelques milliers de titres, qui s’ajoutent aux applications Mac déjà existantes mais qui nécessitent tout de même une petite adaptation. Un trésor ! Unix s’avère d’ailleurs déjà très prisé des « têtes chercheuses », qui n’hésitent plus à désinstaller Windows pour Linux, l’Unix gratuit.
Les propriétaires de Mac veulent du X !
Le discours de Jobs a toutefois sans doute été un tantinet radical, à l’endroit des développeurs : « L’impatience des propriétaires de Mac est mauvaise. Elle va empirer. Les utilisateurs veulent des programmes et ils les veulent maintenant », a indiqué le patron du constructeur de Mac, selon CNet. Pour conforter cette position, Jobs a montré quelques diagrammes, résultats d’un sondage réalisé lors du dernier salon MacWorld de San Francisco : d’après lui, 56 % des propriétaires de Mac désirent passer à la version native pour X des applications existantes. D’autre part, entre 57 et 82 % des utilisateurs sont prêts à faire jouer la concurrence entre logiciels, si l’application qu’ils utilisent ne fonctionne pas en natif et qu’une autre application similaire est disponible ! Ce lancement est une véritable aubaine pour les petites sociétés qui peuvent profiter du retard de portage des grands éditeurs pour jouer les challengers.
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