C’est une première dans le cadre d’une élection en France : après « l’attaque informatique » avec vol massif de documents en provenance du mouvement En Marche ! (qui s’est transformée en #MacronLeaks sur les réseaux sociaux), l’équipe du candidat d’Emmanuel Macron a saisi vendredi la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle « à propos d’éléments circulant sur Internet et les réseaux sociaux depuis le 3 mai dans la soirée ».
Ces derniers pourraient « constituer, au préjudice de ce candidat, des faux et usages de faux, des diffamations et des fausses nouvelles pouvant avoir une influence sur la sincérité du scrutin », selon la CNCCEP. Le dossier a été transmis au procureur de la République « pour avis » en application de l’article 40 du code de procédure pénale.
Au regard de ce qui s’est passé aux Etats-Unis dans la course à la Maison Blanche, une hypothèse de perturbation par les canaux électroniques a été envisagée par les autorités avec le démarrage de la campagne présidentielle.
On passe dans les travaux pratiques avec ce piratage massif de documents internes de l’équipe d’Emmanuel Macron dévoilé dans la nuit du 4 au 5 mai. Les efforts de sécurisation de protection des réseaux numériques du siège d’En Marche ! n’ont pas suffi pour stopper les ardeurs des pirates qui restent à identifier.
Les données, « présentées comme provenant des systèmes d’information du candidat et de comptes de messageries de certains responsables de campagne » selon la CNCCEP, ont été initialement propagées via la plateforme communautaire Pastebin. Puis WikiLeaks a pris le relais pour amplifier leur diffusion, entraînant un buzz sur les réseaux sociaux sur fond d’entrée en vigueur de la période de réserve en France (depuis vendredi minuit) en vue de l’imminence du vote pour second tour.
Avec ce rebondissement, la CNCCEP rappelle sa vigilance et appelle « l’ensemble des acteurs présents sur les sites Internet et les réseaux sociaux, au premier chef les médias, mais également tous les citoyens, à faire preuve d’esprit de responsabilité et à ne pas relayer ces contenus, afin de ne pas altérer la sincérité du scrutin, de ne pas enfreindre les interdictions édictées par la loi et de ne pas s’exposer à la commission d’infractions pénales. »
De son côté, François Hollande a commenté cette affaire samedi en marge d’une visite officielle à l’Institut du Monde Arabe à Paris. « On savait qu’il y aurait ces risques-là durant la campagne présidentielle puisque ça s’était produit ailleurs. Rien ne sera laissé sans réponse », a déclaré le président de la République, interrogé par l’AFP.
Auparavant, entre l’automne 2016 et début 2017, les mesures de protection avaient été renforcées autour de la sécurité des réseaux et des sites Internet officiels de l’Etat français.
Mise à contribution, l’ANSSI (agence nationale de la sécurité informatique) avaient également pris le soin de sensibiliser les équipes de campagne des candidats à la présidentielle à propos du « risque cyber ».
Ce sujet avait également été évoqué fin février dès l’installation de la commission nationale de contrôle de la campagne électorale.
Entre les assauts informatiques et la propagation de fake news, En Marche ! a été servi au cours de la campagne.
(Crédit photo : archive NME)
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