Un piège pour la communauté Linux ? Ou une ouverture de plus pour l’OS au manchot ? La mise en chantier, par la société californienne Mainsoft, d’un prochaine version Linux de son MainWin, n’est pas fait pour apaiser le débat. MainWin s’annonce comme LE logiciel qui pourra faire tourner sous Linux les applications serveurs de Windows NT. Attention, MainWin n’est pas un émulateur, mais un recompilateur qui intègre une version Linux des API Win32 de Windows. C’est à dire qu’à partir du code source d’une application, passé à la moulinette MainWin, puis recompilé, on obtient un nouveau logiciel, écrit pour Linux. Selon l’éditeur, le nouveau logiciel aura toutes les fonctions de la version Windows d’origine, assorties de la puissance et de la stabilité éprouvée du noyau Linux.
Mainsoft n’est pas un inconnu dans la galaxie des applications NT… Cette société, qui était à l’origine une start-up française sous le nom de Machine Independant Software, travaille sur les portage Windows-Unix depuis 1991. En 1992, elle prend le nom de Mainsoft, et s’installe en Californie. MainWin 1 sort en 1994, et, en 1997, Microsoft choisit cette solution pour porter son Internet Explorer 4 sous Unix. Dès lors, la collaboration avec le géant de Redmond se renforce chaque année, jusque la signature, l’année dernière, d’un accord autorisant la start-up à accéder au saint des saints, un lieu interdit à tous (sauf aux hackers…) : le code source de Windows NT 4 et 5. Quelques millions de lignes de code de NT ont ainsi pu être intégrées à MainWin, pour assurer un portage qui soit le plus fonctionnel possible, notamment au niveau des « traductions » du C, C++, du Motif, ou des widgets Windows.
Or, c’est justement à cause de cette promiscuité entre la firme de Bill Gates et la petite start-up, que certains pourront crier au loup… Les sources de Windows sont un des secrets les plus jalousement gardé qui soit, et ce n’est certainement pas sans arrières pensées que Microsoft aura autorisé Mainsoft à les utiliser. Cette dernière clame partout qu’elle ne commercialise cette solution de traduction que pour doper le marché Linux, encore relativement pauvre en grandes applications commerciales. Mais un esprit malin y verra sans doute aussi une tentative par Microsoft de phagocyter le petit OS libre et insolent. D’autant plus que MainWin ne sera pas diffusé sous licence GPL (cette licence qui autorise la libre diffusion des logiciels, accompagnés de leur code source, librement modifiable, et des références à ses auteurs successifs). La seule chose gratuitement diffusée, par téléchargement sur le site de Mainsoft, sera une version de démonstration du logiciel. Quant aux applications NT, il serait étonnant que la moulinette MainWin en transpose aussi la nature des licences… Alors, faut-il voir ici une preuve de plus de l’universalité de Linux ? Ou des capacités de réaction de Microsoft ? Toujours est-il que si le succès des versions transposées était avéré, celles-ci étant déjà bien connues des administrateurs réseaux, le développement de futures applications spécifiquement Linux pourrait bien s’en trouver quelque peu entravé.
Pour en savoir plus : Le site de Mainsoft
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