Mandrakesoft autorisé à garder son nom
Accusé d’exploiter illégalement la marque Mandrake, l’éditeur Mandrakesoft pourra cependant la conserver durant toute la durée de la procédure judiciaire, laquelle pourrait durer plusieurs années.
Jacques Le Marois, président de la société Mandrakesoft, nous signale que « Mandrakesoft ne va pas changer de nom ». Dans un article annonçant l’arrivée de la version 10.0 de Mandrakelinux Community (voir édition du 5 mars 2004), nous évoquions les problèmes judiciaires que la société française rencontre avec l’éditeur Hearst, détenteur de la marque Mandrake, personnage de bande dessinée par ailleurs inspiré d’un personnage réel, Leon Mandrake. Le groupe américain demande à l’éditeur Linux de cesser l’exploitation de la marque.
Un appel suspensif
Si aux Etats-Unis, les procédure judiciaires ont été suspendues au profit de négociations entre les deux parties pour exploiter légalement la marque, Mandrakesoft a essuyé en France un revers judiciaire. « Dans le cadre de la procédure française, le Tribunal de Grande Instance de Paris a rendu en décembre 2003 un jugement en premier instance, et qui concerne la France uniquement. MandrakeSoft a fait appel de ce jugement et prépare cet appel avec ses conseils juridiques. Pendant cet appel, qui peut durer plusieurs années, MandrakeSoft conserve ses marques et ses noms de domaine » lit-on dans un communiqué en ligne de l’éditeur. L’appel suspendant la décision, Mandrakesoft conserve, pour le moment, le droit d’exploiter ses marques. Jacques Le Marois estime par ailleurs que « la condamnation porte sur l’interdiction de ‘Mandrake’ (qui fait l’objet d’un appel) et pas de ‘Mandrakesoft’ ni ‘Mandrakelinux' ». On remarquera d’ailleurs que la société a récemment légèrement modifié l’orthographe de ces deux derniers termes (auparavant écrit « MandrakeSoft » et « MandrakeLinux »).
Parallèlement, Mandrakesoft devrait reprendre la cotation boursière de son titre ce lundi 8 mars 2004 à 15 h. « L’administrateur judiciaire nommé pour assister la société dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire a déposé le 27 Janvier 2004 un projet de sortie du redressement judiciaire par voie de continuation auprès du Tribunal de Commerce de Paris », précise l’éditeur dans un communiqué. Le plan de redressement vise à étaler sur neuf ans la dette de 4,1 millions d’euros de Mandrakesoft. « Les hypothèses économiques retenues par l’entreprise permettent de rembourser le passif sans recapitalisation préalable », ajoute l’éditeur. Le plan en question doit encore recevoir l’aval du Tribunal de Commerce de Paris dans les semaines à venir.