MandrakeSoft veut faire migrer les entreprises
Si MandrakeSoft a su très vite bénéficier des retombées de la communauté du logiciel libre, la société souhaite aller plus loin. Désormais, il s’agit de capitaliser sur ses premiers clients. La solution ? Proposer des services, comme le conseil, l’intégration… afin d’amener non plus l’individu à migrer sur Mandrake, mais l’entreprise entière. Et là, seule une palette complète de solutions peut séduire.
En lançant la dernière version de son système d’exploitation Mandrake Linux 8.1, l’éditeur éponyme souhaite se renforcer sur les services. Aujourd’hui, ces derniers représentent près de 15 % environ du chiffre d’affaires de la société contre 85 % issus de la vente des distributions. A terme, les services pourraient représenter entre 30 et 40 % du chiffre d’affaires de la société. L’idée n’est pas nouvelle pour l’éditeur français. En janvier 2001, Mandrake lançait à ce titre MandrakExpert, une place de marché permettant aux utilisateurs de poser des questions à des experts. L’offre s’est étoffée en septembre dernier en y intégrant des services payants. Depuis peu, l’éditeur a lancé MandrakeOnline qui permet de recevoir des alertes de sécurité, ou des mises à jour de logicielles en fonction du matériel et des logiciels installés. Le programme permet par ailleurs d’avoir des réductions sur les services payants de MandrakeExpert. Enfin, l’offre permet de recevoir une adresse mail de type « votre_nom@mandrakeonline.net ». Le prix de ce service est de 25 dollars/mois, ou de 55 dollars par trimestre ou encore 100 dollars pour 6 mois.
Pour Jacques Le Marois, co-fondateur et Pdg de Mandrake, les services ont essentiellement pour objectif de valoriser la base d’utilisateurs de solutions Linux de MandrakeSoft. « Chaque utilisateur est un commercial. Toutefois, cela reste insuffisant et il faut l’aider à faire migrer l’entreprise vers Linux. Aujourd’hui, l’entreprise veut une solution globale comprenant le conseil, la formation ainsi que le support des éditions » explique-t-il. C’est dans cette optique que MandrakeSoft a développé ses offres de services depuis peu. L’éditeur se positionne très en amont avec une offre de consulting. Le but est bien entendu de donner à l’entreprise tous les moyens pour migrer le plus aisément possible vers le système libre et en l’occurrence vers la distribution Mandrake. Pour mener à bien ce projet, le numéro un français du système libre dispose de chefs de projet, de consultants internes capable d’accompagner l’entreprise dans ses choix et de trouver le partenaire idéal afin de compléter au mieux l’offre de Mandrake. Par ailleurs, l’éditeur se propose de bâtir à partir d’une solution standard, une solution personnalisée pour tout type de client. L’éditeur qui souhaite faciliter la migration vers Linux lance un programme de formation, Linux-campus, en étroite collaboration avec des centres de formation agréés MandrakeSoft. Une fois la migration terminée, l’entreprise se voit offrir un support technique 24h/24 et 7j/7, ainsi qu’un accès téléphonique pour l’ensemble de ses distributions.
MandrakeSoft n’oublie pas la sécurité
En marge des services, Mandrake vient de lancer une solution de sécurité renforcée pour les petites et moyennes entreprises. L’offre, Mandrake Security Single Network Firewall 7.2, est composée d’un firewall et d’un routeur. Elle peut se déployer sur un maximum de 100 postes. La solution permet de gérer des droits d’accès individualisés. La solution qui tourne sur une machine dédiée est la première d’une gamme de produits MandrakeSecurity.
A côté de l’effort porté sur les services et la sécurité, Mandrake souhaite renforcer encore la migration de Windows vers Linux. L’entreprise déclare vouloir développer des outils de migration capable de récupérer des données, des documents de type carnets d’adresse sous Windows et de les transférer sans les altérer vers Linux. Le deuxième travail de la société consiste à développer un format de fichiers sous XML de façon à faciliter la transition et la discussion entre différents outils. « Le but est que tous les programmes puissent s’échanger des informations », déclare Frédéric Bastok, directeur technique de MandrakeSoft. Il reste du pain sur la planche.