Mandriva : « Il fallait vraiment que l’on réagisse face à la situation critique »
Vnunet.fr diffuse une interview « stratégie » avec la Vice-President Engineering de Mandriva, réalisée lors du Salon Solutions Linux. En attendant des infos « produits » plus fraîches…
L’ex-MandrakeSoft, rebaptisé Mandriva en 2005, avait acquis une certaine notoriété avec ses produits Linux (en particulier avec son système d’exploitation Mandriva Linux). Mais, la fin d’année 2008 a été plutôt tumultueuse avec l’arrivée d’un nouveau PDG dont la mission est clairement de redresser la barre.
A l’occasion du Salon Solutions Linux (31 mars – 2 avril), Vnunet.fr avait interviewé Anne Nicolas-Velu, Vice-President Engineering de Mandriva. Après avoir présenté son serveur Mandriva Entreprise Server 5 (MES5) lors de ce rendez-vous des professionnels de l’open source.
Mardi 28 avril, Mandriva devrait présenter Mandriva Linux Spring 2009 lors d’un petit déjeuner presse. La direction de la société reviendra sur son développement en France et à l’international.
Petit tour de l’évolution de la société avec cette interview réalisée le 02/04/09 avant une réactualisation des éléments dans la journée de mardi.
Vnunet.fr : Dans un récent entretien accordé à L’Informaticien, Hervé Yahi, nouveau P-DG de Mandriva, déclarait qu’il voulait « essayer de sauver la société ». La situation est-elle si critique ?
Anne Nicolas-Velu : Elle était effectivement critique à la fin de l’année dernière. Pas au point de parler de faillite car on avait quelques mois devant nous. Mais il fallait vraiment que l’on réagisse. C’est vrai que la présentation peut paraître rude mais il s’agit de remettre Mandriva sur les rails, redéfinir un modèle économique et assurer la pérénité de l’entreprise. Cela fait plusieurs mois que Mandriva est à la recherche d’un modèle économique durable. Car nous étions arrivés à bout de souffle au niveau de la stratégie, d’où le changement de direction.
Vnunet.fr : Quelle nouvelle feuille de route avez-vous dressé pour Mandriva ?
Anne Nicolas-Velu : Nous avons fixé trois grands axes de développement. Au niveau de l’offre grand public, Mandriva reste éditeur de distribution. Mais on va essayer d’étoffer l’environnement comme les services à valeur ajoutée, la stratégie de contenus et le Web OS (intégration de tout ce qui se passe sur le Net) à l’intérieur de la distribution afin d’avoir une vraie continuité de service. Au niveau de la stratégie OEM (vendeurs et fournisseurs), on a travaillé sur un OS spécifique pour les netbooks. On s’est penché aussi sur un OS Linux minimal mais extrêmement optimisé pour un démarrage rapide (en moins de dix secondes). Il proposera à l’utilisateur un environnement opérationnel pour surfer, lire les mails ou écouter de la musique. Ensuite, il pourra basculer sur un environnement plus complet sur Linux ou Windows. Cela nous permet de cibler l’ensemble du marché.
Vnunet.fr : Cela fait deux points stratégiques. Qu’allez-vous faire pour le marché de l’entreprise ?
Anne Nicolas-Velu : on a sorti une dernière version en bêta de notre distribution serveur. Nous allons axer le développement sur les produits et services sur l’infrastructure, avec des partenaires open source, en France et ailleurs. On va coupler cette offre à des produits de gestion d’annuaire et de gestion/maintenance de parcs informatiques. Nous allons développer une offre de consulting pour les migrations Windows/Linux et pour la virtualisation.
Vnunet.fr : En fait, on a l’impression que vous conservez la gamme complète de produits mais que vous affinez les offres…
Anne Nicolas-Velu : C’est vrai que l’on garde globalement les lignes de produits. Mais on va donner des orientations plus ciblées. Côté entreprise, l’idée est de cibler le serveur des départements en entreprise. On est en train de signer des accords majeurs avec des sociétés de services en Europe. Pour le cas de la distribution grand public, elle garde une dimension communautaire mais on va dans le sens d’un poste de travail plus intégré en trouvant de nouvelles sources de revenus avec des fournisseurs de contenus ou de services (comme la sauvegarde en ligne).
(lire la fin de l’interview page suivante)