Journée noire dans l’industrie high-tech qui a annoncé la suppression de 13 000 postes le jeudi 4 décembre. Et les prévisions sont sombres dans le secteur.
Ainsi, Real Networks, un pionnier américain des solutions de diffusion audio-vidéo, a annoncé qu’elle supprimerait 7,5% de son effectif, soit environ 130 collaborateurs.
« D’autres mesures de réduction des coûts sont prises mais ces suppressions de postes s’inscrivent dans un processus de rationalisation des budgets visant destiné à aligner les dépenses avec les réalités économiques actuelles et futures », confie Bill Hanks, en qualité de corporate communications vice president chez Real, dans un message sur le blog de la société. « Bien que nos activités n’aient pas été autant affectées que celles des autres, nous ne sommes pas immunisés contre la crise économique globale. »
Le même jour, le groupe de communication numérique Viacom a annoncé qu’il comptait procéder à une réduction d’effectif à hauteur de 7% (soit 850 postes) et qu’elle suspendrait les augmentations de salaire des dirigeants en 2009. « Ces changements que nous apportons à notre organisation et à nos processus vont permettre à Viacom de mieux gérer ce ralentissement économique », affirme le P-DG, Philippe Dauman.
Mais les plus importantes réductions d’effectif sont identifiées du côté du groupe télécoms AT&T, qui a annoncé le licenciement d’environ 12 000 employés (soit 4% du personnel). Des mesures qui pourraient coûter 600 millions de dollars en indemnités à la société (environ 472 millions d’euros).
La situation n’est guère reluisante pour Adobe : l’éditeur a annoncé mercredi qu’il avait revu les prévisions de son chiffre d’affaires pour le quatrième trimestre 2008. La fourchette se situe à 912-195 millions de dollars (contre 925-966 millions de dollars initialement. L’éditeur de logiciels comme Photoshop a aussi annoncé qu’il allait se séparer de 600 salariés.
Télécoms : trou d’air pour le segment des smartphones
De son côté, Nokia n’a pas évoqué de mesures de suppressions de postes. Uniquement des mesures de réduction de coûts. Le premier fabricant mondial de terminaux mobiles a revu ses prévisions à la baisse.
Pour le quatrième trimestre 2008, Nokia ne devrait pas atteindre une part de marché de 38% comme cela été le cas au trimestre précédent. « L’industrie continue à subir l’impact des effets d’une réduction mondiale des dépenses grand public, de la volatilité des devises et de la baisse de disponibilité des crédits », déclare Nokia.
Néanmoins, le groupe télécoms finlandais reste confiant pour 2009, en assurant qu’il compte augmenter sa part de marché sur l’ensemble de l’année prochaine. Tous segments confondus, notamment en ce qui concerne les smartphones.
Justement, selon le cabinet d’analyses IT Gartner, le segment des « téléphones mobiles intelligents » a atteint leur niveau de vente le plus bas. « Le climat économique actuel a clairement un impact négatif sur les ventes de terminaux haut de gamme », explique toutefois l’analyste Roberta Cozza.
« Bien que les plus grands opérateurs mobiles baissent les prix de nombreux smartphones, ils associent ce type de terminaux à des contrats avec des engagements sur deux ans, avec des forfaits données mensuels demeurant trop onéreux pour le grand public », ajoute-t-elle.
Serveurs : la plus importante chute de marché depuis 2005
Les organismes IT ne font qu’amplifier l’écho de l’incertitude qui règne dans le secteur. Ainsi, la Consumer Electronics Association, qui regroupe les principaux fabricants high-tech, a revu ses perspectives de croissance à la baisse pour le quatrième trimestre 2008. Cette révision intervient après avoir constaté une chute des dépenses IT sur le segment grand public malgré la saison des fêtes.
Initialement, la CEA avait prévu une croissance 3,5% pour le quatrième trimestre 2008 par rapport à la même période l’année dernière. Mais elle finalement corrigé le tir en misant sur une baisse de 0,1 point de marché. « Bien que la CEA ait certainement tenu compte du déclin et de la faiblesse de la demande du grand public, la sévérité et la vitesse du déclin en cette période sans précédent a pris tout le monde par surprise », déclare Jason Oxman, en qualité de senior vice president of industry affairs pour la CEA.
Mëme tension au niveau des marchés des serveurs. Selon IDC, le chiffre d’affaires sur le marché des serveurs se situe à 4 milliards de dollars sur le troisième trimestre 2008, soit une baisse de 3,8% par rapport à la même période l’année dernière. C’est la la plus importante chute de marché jamais enregistrée par IDC depuis fin 2005.
« La détérioration des conditions économiques en Europe de l’Ouest génère un impact direct sur les dépenses informatiques, et a modifié les dynamiques du marché du serveur de ces deux dernières années », affirme Nathaniel Martinez, directeur en charge des serveurs d’entreprise européennes pour IDC. « Les achats sont à présent motivés par des besoins critiques et ils doivent faite l’objet d’une justification plus poussée. »
Adaptation d’un article Vnunet.com en date du 5 décembre 2008 et intitulé.
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