Mariage CSA – ARCEP : pour le pire et le meilleur ?
Les autorités en charge de la régulation audiovisuelle et des télécoms approuvent l’idée d’une « réflexion » sur un rapprochement des institutions. Reste à en évaluer la pertinence.
Vers un ORTF 2.0 ?
Dans une interview accordée aux Echos, Fleur Pellerin, ministre chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l’Economie numérique, considère que l’arrivée de la télévision connectée conduit « à nous interroger sur les modes de régulation des contenus accessibles à partir des supports de diffusion multiples ».
C’est cette convergence liée à la diffusion des contenus qui pousserait le chantier autour d’une éventuelle fusion ARCEP-CSA.
Reste à en mesurer sa pertinence en terme de régulation des secteurs de l’audiovisuel et des télécoms au niveau national.
La création d’un « gendarme unique » ne va-t-il pas engendrer des craintes d’un nouveau Big Brother version numérique ? « Nous sommes opposés à la surveillance généralisée et au filtrage. Nous restons très attachés à ces principes », déclare Fleur Pellerin.
« La question n’est pas de limiter la liberté d’expression et les capacités d’innovation liées à la neutralité du Net. »
De son côté, Jérémie Zimmermann, cofondateur de La Quadrature du Net, s’immisce dans le débat avec un regard plus incisif dans le cadre d’une interview sur Silicon.fr.
« Le président du CSA, Michel Boyon, s’est déjà prononcé en faveur de la mise en œuvre du filtrage des contenus sur Internet, afin de protéger les modèles économiques des chaînes de télévision. C’est une aberration ! », déclare-t-il.
« Imposer ce type de réflexes de contrôle centralisé du XXe siècle aux technologies du XXIe est non seulement voué à l’échec, mais ouvrirait la porte à la censure administrative d’Internet. Le CSA régulant Internet, ce serait en somme l’ORTF 2.0… »