Dans l’atmosphère d’une salle d’audience, Mark Zuckerberg se montre plus expansif en matière de réalité virtuelle.
Le patron de Facebook témoignait ce mardi à Dallas dans le cadre d’un procès intenté contre sa société par ZeniMax Media.
Cette firme américaine édite et distribue des jeux vidéos sous des licences telles qu’Elder Scrolls et Fallout.
Elle estime que le concepteur du casque Oculus Rift lui a « volé » un certain nombre de technologies et réclame en conséquence un dédommagement à hauteur de 2 milliards de dollars.
L’ouverture du dossier remonte à juin 2014, quelques semaines après l’annonce du passage d’Oculus dans le giron de Facebook… sur lequel l’affaire a fini par déteindre.
L’argumentaire du plaignant est centré sur les relations entre Palmer Luckey, fondateur d’Oculus, et John Carmack, employé d’id Software (filiale de ZeniMax Media).
Le premier se serait d’abord rapproché du second pour « obtenir de l’aide » dans le développement de son produit.
Lorsque son contrat chez id Software a pris fin, John Carmack a rejoint Oculus, en tant que CTO. Il aurait, à cette occasion, emporté avec lui des éléments de propriété intellectuelle.
D’après la transcription du New York Times, le propos de Mark Zuckerberg à l’égard de ZeniMax Media a tourné court. « C’est fréquent, à l’annonce d’un gros deal, de voir toutes sortes d’individus sortir du bois et affirmer qu’ils ont droit à leur part », a déclaré le trentenaire, en ajoutant « Comme la plupart des gens ici, je n’avais jamais entendu parler de ZeniMax jusque-là ».
Le reste du discours aura été plus croustillant. On apprend notamment que lors des négociations avec Oculus, le CEO d’alors – Brendan Iribe, qui a lâché les rênes le mois dernier – demandait 4 milliards de dollars. Facebook a finalement mis 2 milliards sur la table, hors primes incitatives pour les employés (700 millions de dollars) et bonus sur performances (300 millions).
Trois autres milliards pourraient être investis dans la réalité virtuelle sur les dix prochaines années, à en croire Mark Zuckerberg, qui considère que le chemin est encore long pour toucher au but ; en l’occurrence, « offrir une bonne expérience à des centaines de millions de personnes ».
L’objectif à terme est de permettre aux utilisateurs de « se téléporter », non pas au sens strict, mais en s’affranchissant de la notion d’espace et de séparation géographique pour « être là où on veut, au moment où on veut ».
Le défi n’est pas que technologique. Il suppose aussi une approche philosophique qui implique de « tromper les sens » en parvenant à confondre le virtuel avec le réel, tout en permettant à l’utilisateur de créer son propre univers.
Il s’agira également, selon Mark Zuckerberg, de faire évoluer les mentalités : « Je trouve bizarre que l’usage de nos téléphones soit axé sur des applications et non sur nos contacts », a-t-il, en ce sens, déclaré à la barre.
Crédit photo : Oculus
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