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Média en ligne : Nicolas Sarkozy attaque Nouvelobs.com au pénal

La presse française a du souci à se faire avec une telle pression exercée par le sommet de l’Etat : le 7 février, Nicolas Sarkozy, président de la République, a lancé une action judiciaire au pénal contre le site Internet de l’hebdomadaire du Nouvel Observateur à la suite d’un article publié la veille portant sur un épisode lié à sa vie privée. « Ce message [un SMS que Nicolas Sarkozy aurait envoyé à son ex-épouse Cécilia] est un faux, une altération de la vérité », déclare l’avocat du président de la République.

Selon Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, le chef de l’Etat a déposé plainte pour « faux, usage de faux et recel ». Un délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. C’est la première fois qu’un Président de la République française attaque un média au pénal. Et cela tombe sur un média Internet. On peut se demander pourquoi Nicolas Sarkozy, qui a exercé le métier d’avocat, n’a pas usé du traditionnel droit de réponse pour répondre à l’article mis en cause.

Vendredi après-midi, l’article visé par la plainte était toujours accessible sur le site Internet du Nouvel Observateur. Il tient le haut du pavé dans « les articles les plus lus » et l’article relatant la plainte s’accompagne de plus de 300 réactions de lecteurs en ligne.

Décidément, il vaut mieux être prudent lorsque l’on évoque la vie privée du Président de la République. Mi-janvier, Metro France, qui publie le quotidien gratuit, a été condamnée à verser 5000 euros de dommages et intérêts à la journaliste Laurence Ferrari pour avoir diffusé en fin d’année dernière sur son site Internet un article sur une présumée relation avec Nicolas Sarkozy.

Eventuellement pour révéler les sources

Dans le cas de la dernière affaire du SMS, l’association Reporters sans Frontières, qui défend la liberté de la presse dans le monde, regrette que « Nicolas Sarkozy ait choisi la voie la plus dure pour attaquer en justice le site du Nouvel observateur ». « Le chef de l’Etat poursuit sur la base du code pénal, alors qu’il aurait très bien pu engager des poursuites civiles pour atteinte à la vie privée », poursuit l’association.

Selon RSF, « engager une poursuite au pénal permet de faire convoquer le journaliste incriminé devant la justice et éventuellement de lui demander de révéler ses sources. Ce qui n’est pas le cas dans le cadre d’une affaire civile ». L’idée d’une loi sur la protection des sources des journalistes, sur laquelle le chef de l’Etat s’était engagé lors de sa première conférence 2008, risque d’en pâtir.

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