« Chose promise, chose due. » A l’heure de dévoiler les premiers atours de la plate-forme Mega, Kim Schmitz, alias « Kim Dotcom« , s’approprie cette locution évocatrice pour entériner un come-back fixé au 19 janvier 2013.
Avec ce service de stockage en ligne entrevu comme le nouveau Megaupload, la communication s’axe sur la promesse d’un haut niveau de confidentialité.
Tous les fichiers seront cryptés avec l’aide d’un algorithme AES-256 (Advanced Encryption Standard, 256 bits). Les opérations se passeront côté client, de sorte que seul l’utilisateur final peut accéder à ses contenus.
Ni les hébergeurs, ni les équipes de Kim Dotcom, ne pourront accéder aux clés de chiffrement. Une vérité qui s’appliquera également aux ayants droit qui demanderaient l’éventuelle suppression d’un élément pour infraction au droit d’auteur.
Kim Dotcom exploite là l’une des zones grises de la législation en matière de sécurité des fichiers.
« Vous avez le droit de protéger vos informations et vos communications des regards extérieurs », confie-t-il. Et d’ajouter : « La seule façon de rendre Mega hors-la-loi serait de déclarer illégal le principe même de la cryptographie« .
Passé cette pirouette juridique, les promesses se multiplient à mesure que Mega se révèle aux internautes. En tête de liste, la possibilité d’initier plusieurs téléversements en parallèle et de reprendre des téléchargements après les avoir mis en pause.
Il est également question d’une intégration plus poussée vis-à-vis des environnements de travail, avec notamment la création simplifiée de partages et l’adressage du volume distant comme un disque local.
Plus globalement, Kim Dotcom a l’ambition de créer un « méga-réseau » décentralisé et d’y interconnecter un maximum de noeuds pour augmenter la bande passante à disposition des utilisateurs.
Il s’explique : « Grâce au cryptage, tout internaute peut postuler pour rejoindre notre cercle d’hébergeurs, sans que nous ayons à nous soucier des failles de sécurité« .
Tous les contributeurs potentiels sont appelés à se manifester via le formulaire disponible à l’adresse kim.com/mega. Il faut néanmoins remplir quelques conditions, tout particulièrement pouvoir intervenir en moins de 24 heures en cas de défaillance.
Quant à la configuration minimale de chaque serveur, elle se présente ainsi : au moins 20 To d’espace disque, une protection des données en RAID, a minima 4 Go de RAM, une bande passante supérieure à 1 Gbit/s et un OS Linux.
Kim Dotcom se propose de rémunérer les participants à l’opération, en numéraire ou via des bannières publicitaires. Le fondateur de Megaupload – et bientôt de Mega – rappelle toutefois que cet appel d’offres n’est pas destiné aux entités et personnes morales basées au Etats-Unis.
« La justice, là-bas, a tendance à saisir sans préavis des noms de domaine auprès des fournisseurs de services« , affirme-t-il.
Autre appel du pied, adressé cette fois aux développeurs, qui pourront utiliser une « méga-API » pour développer un écosystème d’applications tierces, mobiles ou de bureau.
Ultime pièce du puzzle, les investisseurs, dont le concours est jugé indispensable pour « proposer un service gratuit aussi longtemps que possible« .
Tout, y compris la redirection déjà effective, laisse à penser que le site devrait être accessible à l’adresse me.ga (suffixe du Gabon).
Ce serait une renaissance pour Kim Schmitz, dont le site phare, Megaupload (jusqu’à 50 millions de visiteurs uniques par jour), a fermé en janvier dernier sur ordonnance de la justice américaine.
Dans le collimateur des ayants droit, « Dotcom » encourt une extradition vers les Etats-Unis, où il est attendu pour répondre d’une infraction à la loi copyright, de racket et de blanchiment d’argent.
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