Megaupload va-t-il refaire surface cinq ans tout juste après sa fermeture ? C’est ce que promet Kim Dotcom.
Le sulfureux homme d’affaires d’origine allemande – de son vrai nom Kim Schmitz – avait lancé, en 2005, cette plate-forme qui avait réuni jusqu’à 150 millions de comptes, pour 50 millions de visiteurs uniques par jour, en faisant l’un des sites Web les plus fréquentés sur la planète.
Il avait été, au même titre que ses principaux associés, interpellé le 20 janvier 2012, à l’heure où la justice américaine faisait bloquer l’accès à Megaupload pour infraction à la loi copyright, racket et blanchiment d’argent. Le service de streaming affilié Megavideo avait subi le même sort.
Depuis lors, une bataille de procédures s’est enclenchée. Kim Dotcom réside toujours en Nouvelle-Zélande et reste sous la menace d’une extradition vers les États-Unis*, où les ayants droit lui réclament 500 millions de dollars au titre du préjudice subi avec la diffusion, sur Megaupload, de contenus à la provenance douteuse.
La plate-forme aurait par ailleurs généré, selon la justice américaine, 150 millions de dollars avec ses abonnements premium, additionnés aux quelque 25 millions liés à l’affichage de publicité.
Un temps maintenu en prison, puis en liberté conditionnelle, Kim Dotcom a notamment tenté de se lancer dans la politique, en fondant l’Internet Party. Il a aussi inauguré, le 20 janvier 2013, la plate-forme Mega, censée offrir aux utilisateurs de Megaupload ce qu’ils avaient perdu… à l’exception de leurs données.
À en croire l’intéressé, l’ère Mega serait bientôt terminée : place à Megaupload 2.0. L’explication tient en un tweet : « Mega est mort ! Limites de téléchargements. Dans les mains de Chinois [référence à la prise de contrôle de la plate-forme par le dénommé Bill Liu, inscrit sur la liste des criminels recherchés en Chine, ndlr]. Soucis de financement […] »
Le premier indice était apparu le 5 juillet, accompagné du hashtag #5thRaidAnniversary, clin d’œil au raid mené le 20 janvier 2012 par la police néo-zélandaise dans la demeure de Kim Dotcom, près d’Auckland.
Celui qui se présente comme « un homme d’affaires qui a tout perdu au profit des États-Unis » annonçait qu’un nouveau site était en développement, avec 100 Go de stockage gratuit pour chaque utilisateur, du chiffrement au vol, pas de limites de transfert et la possibilité de synchroniser ses données entre plusieurs appareils.
Le lendemain, c’est confirmé : « Megaupload revient. Diffusez la nouvelle :-) ». S’ensuit un appel aux anciens employés de Megaupload ainsi qu’à ceux de Mega. Puis tombe une date : celle du 20 janvier 2017.
Kim Dotcom évoque aussi des jonctions avec Bitcoin, tout en précisant que les anciens utilisateurs de Megaupload bénéficieront d’un compte premium.
* Pour tenter d’accélérer la procédure d’extradition, les autorités américaines ont publié plusieurs centaines de pièces à conviction qui prouveraient que Megaupload était déjà, à ses origines, conçu pour devenir une Mecque de la piraterie numérique.
Crédit photo : Baboom
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