Près d’un an et demi après la fermeture subite de Megaupload, la bataille judiciaire s’enlise avec, en toile de fond, les lamentations des utilisateurs qui souhaitent remettre la main sur leurs données, inaccessibles depuis lors car confisquées par les autorités américaines.
Sur place, la MPAA (Motion Picture Association of America), qui représente les studios de Hollywood, s’est déclarée favorable à ce processus de récupération, mais si la théorie est bien huilée, ça coince dans la pratique.
Illustration en Europe, où les serveurs saisis, préservés à la demande conjointe du FBI, de Megaupload et de la justice américaine, commencent à être effacés.
Les lignes bougent à l’initiative de l’hébergeur néerlandais LeaseWeb, qui a ouvert le bal en supprimant plusieurs pétaoctets de données.
Sur Twitter, Kim Dotcom, fondateur de Megaupload, évoque « le pire massacre numérique de l’histoire d’Internet, la faute au ministère américain de la Justice« .
Il dit avoir pris contact avec des avocats pour monter un recours contre LeaseWeb, qui aurait agi sans préavis.
L’hébergeur s’en défend et explique que les 630 serveurs concernés – sans compter les 60 saisis par le FBI – représentaient plus de 1% de son parc de quelque 60 000 machines.
LeaseWeb s’était donné un an pour voir s’éclaircir la situation avec la comparution attendue de Kim Dotcom aux États-Unis.
Mais la procédure d’extradition du sulfureux homme d’affaires piétine. La justice néo-zélandaise, chargée du dossier, vient à nouveau de repousser l’échéance.
La décision devait initialement être prise en août 2012 ; la voilà repoussée à novembre 2013, voire à l’horizon 2014.
Et LeaseWeb d’ajouter : « En un an, aucune demande d’accès aux données ne nous est parvenue […] Nous avons donc commencé à réattribuer, en février 2013, l’espace occupé« .
Les conditions d’utilisation de Megaupload étaient formelles à cet égard, n’offrant aucune garantie quant à l’accès continu aux éléments mis en ligne.
Et le processus est d’autant plus complexe que les ayants droit, quoique favorables à la récupération des fichiers, sollicitent un examen au cas par cas des demandes d’utilisateurs, pour vérifier que les contenus qui seront copiés n’ont pas été illégalement acquis.
Poursuivi notamment pour piratage, infraction au copyright et blanchiment d’argent, Kim Dotcom a signé son come-back dans le business des start-up du Net avec Mega, service de partage de fichiers qui fait couler autant d’encre que feu Megaupload.
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