Depuis dimanche (9 décembre), la République islamique d’Iran exploite sa propre plateforme vidéos : Mehr (« affection »).
Objectif : diffuser la propagande d’Etat (politique et religieuse) comme les productions de la télévision officielle iranienne.
Et lutter contre l’influence occidentale qui se propagerait via YouTube (plateforme de Google).
La censure dans les médias et a fortiori sur le Web est un instrument du pouvoir en place en Iran (36 millions d’internautes sur une population de 75 millions d’habitants).
Des services d’origine américaine comme YouTube, Facebook ou encore Twitter sont inacessibles.
Pour le cas du service vidéos de Google, le blocage remonterait au moins à décembre 2006.
Néanmoins, on peut faire quelques exceptions du moment que l’exercice est sous contrôle.
Ainsi, Mehr dispose de sa page Facebook mais la musique et les films diffusés sont approuvés par le ministère de la Culture et de la Guidance islamique.
Pour mémoire, la plateforme Youtube s’était attiré les foudres de l’Iran à cause la mise en ligne du film anti-Islam « L’innocence des Musulmans ».
Et le pays travaille actuellement à se bâtir un réseau national coupé de l’Internet mondial.
Comment l’Iran restreint la diffusion de l’information sur Internet |
Le Net sert de terrain pour la lutte d’influence en cas de tensions géo-stratégiques. Début novembre, le département d’Etat américain a lancé de nouvelles sanctions contre la censure en Iran et la chasse aux blogueurs et journalistes. Il a annoncé l’interdiction de séjour et le gel des biens aux Etats-Unis de quatre ressortissants iraniens ainsi que de cinq agences gouvernementales et sociétés privées iraniennes. Toutes transactions avec des sociétés américaines sont désormais interdites. Les autorités iraniennes sont accusées de restreindre la diffusion de l’information en brouillant des satellites, en limitant l’accès à Internet, en maintenant en détention des journalistes ou en cherchant à identifier des opposants. Reporters sans frontières, association française qui lutte pour la liberté de l’information dans le monde, a déclaré l’Iran comme l’un des « pays ennemis de l’Internet ». |
(Pacal Bories, Philippe Guerrier)
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