Le prix de la mémoire Flash est en baisse. Depuis le début de l’année, les composants d’une carte Flash ont perdu 60 % environ de leur valeur. Et cela devrait continuer. « Les prix vont baisser, de 30 à 45 %, voire plus », estime Julien Haggiag, responsable des ventes Europe des produits Flash chez Dane-Elec, fabricant et distributeur mondial de mémoires. La cause ? Une trop forte anticipation de la demande de la part de Toshiba, Hitachi et Samsung, trois fournisseurs mondiaux de composants Flash pour cartes mémoire. Une analyse du marché légèrement faussée à laquelle s’ajoute une meilleure maîtrise de la production qui bénéficie aux coûts. « Aujourd’hui, leur production suffit pour répondre aux besoins du grand public », analyse Julien Haggiag. La baisse annoncée ne devrait donc pas être brutale mais continue. « C’est le prix au niveau des composants qui devrait baisser », tient à préciser le responsable des ventes. Autrement dit, le consommateur final bénéficiera de ces réductions uniquement si les fabricants, distributeurs et revendeurs reportent ces baisses sur leurs produits. Il est vrai que, pour les commerçants, les accessoires comme la mémoire Flash permettent de générer du bénéfice sur des appareils aux marges extrêmement réduites, comme les appareils photos. La CompactFlash 128 Mo de type II à environ 500 francs d’ici la fin de l’année contre 1 000 francs environ aujourd’hui ? Pourquoi pas !
Pour autant, les prix de la mémoire Flash vont-ils irréversiblement tendre vers une baisse continue ? Non, s’il y a un risque de pénurie. Laquelle pourrait arriver « quand les produits destinés au grand public seront proposés à des prix abordables », pense Julien Haggiag. Autrement dit, quand la demande en composants Flash sera plus forte que les capacités de production. Par ailleurs, il s’agit d’un marché très fluctuant sur lequel il est difficile de faire des prévisions. « Nous avons connu des prix multipliés par 4 et divisés par 5 en l’espace de deux jours », rappelle Julien Haggiag. Un tremblement de terre à Taiwan suffit notamment pour désorganiser le marché (voir édition du 26 octobre 1999).
Un marché tiré par les appareils photo
Aujourd’hui, le marché de la mémoire Flash est tiré par la vente des appareils photo numériques essentiellement (60 % environ des cartes vendues chez Dane-Elec sont destinées aux boîtiers numériques), de PDA ensuite (30 %) et, enfin, des lecteurs MP3 (10 %). Le gigaoctet et le prix du Microdrive (environ 4 000 francs contre plus de 5 000 francs pour une CompactFlash de 512 Mo) n’y changeront rien. Selon les professionnels, le mini-disque dur d’IBM est encore trop fragile pour une utilisation nomade, sans compter l’échauffement mécanique et la consommation d’énergie plus importante. Au point que « certains distributeurs ont retiré le Microdrive de leur catalogue », assène Julien Haggiag. A ce jour, la mémoire Flash n’a donc pas de véritable concurrent fiable. Et un bel avenir proche avec l’arrivée massive des appareils nomades.
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