Mardi 13 juillet, la start-up américaine SixApart a annoncé l’acquisition de l’éditeur de weblog français Ublog (voir édition du 13 juillet 2004). Jusqu’ici cantonné à un rôle de distributeur exclusif des produits Movable Type et Typepad en Europe, Ublog va devenir une filiale à 100 % de SixApart. De passage à Paris la semaine dernière, Mena Trott, cofondatrice de SixApart, estime que le blogging va devenir progressivement un outil de diffusion massive, à l’instar de l’e-mail.
VNUnet : Comment l’aventure de SixApart a-t-elle démarré ?
Mena Trott : A l’origine, j’avais monté un weblog assez connu mais j’étais déçue par les outils qui étaient à ma disposition à l’époque. Du coup, mon mari Ben Trott et moi-même avons développé notre propre logiciel, Movable Type, en octobre 2001. Au départ, nous voulions simplement proposer à notre entourage un outil gratuit d’édition de weblog plus sophistiqué. Mais compte tenu du nombre important de téléchargements que nous avons recensés, nous avons décidé de monter la société SixApart pour développer notre outil de weblog en juillet 2002.
Comment avez-vous exporté votre modèle ?
Fin 2002, nous avons été contacté par Joichi Ichi, directeur général et fondateur de la société de capital-risque japonaise Neoteny, qui souhaitait exporter le modèle de Movable Type au Japon. C’était notre première étape vers l’internationalisation de notre outil. Par l’intermédiaire de Neoteny, nous avons réalisé en avril 2003 notre première levée de fonds, dont le montant était inférieur à deux millions de dollars. En octobre 2003, nous avons inauguré notre outil Typepad et établi un partenariat commercial avec Ublog, qui a pris en charge la couverture de la zone Europe. Notre logiciel est disponible en téléchargement partout dans le monde et nous développons de plus en plus de déclinaisons linguistiques. En Europe, après la France et l’Espagne, Ublog sera distribué en Allemagne dans le courant de l’été, puis aux Pays-Bas, en Belgique et en Italie.
Quel est le modèle économique de SixApart ?
C’est une combinaison de revenus que nous tirons de services payants, vendus sous forme d’abonnements à nos membres, et de la distribution de licences que nous accordons aux éditeurs pour utiliser nos logiciels. La part des ventes de licences au Japon est importante. Nous estimons qu’une dizaine de milliers d’utilisateurs dans le monde ont adopté nos outils.
Vous considérez-vous comme un pionnier dans le blogging ?
Nous sommes une start-up qui a débuté très tôt pour explorer ce domaine et l’une des plus actives. Sachant que le blogging a réellement démarré en 1999.
A votre avis, les weblogs vont-ils changer l’usage du Net ou est-ce plutôt un effet de mode ?
Je pense que c’est une tendance profonde de l’usage du Net. Nous voulons proposer notre outil au plus grand nombre d’utilisateurs possible, qui pourront par exemple créer des groupes privés de communautés en ligne. Nous voulons également développer des partenariats dans le monde de l’éducation et sensibiliser les jeunes internautes.
Exercez-vous un contrôle sur le contenu des weblogs sous Typepad ?
Non, nous ne faisons pas de contrôle pas a priori des contenus diffusés en ligne. En revanche, nous sommes attentifs aux plaintes que nous recevons en provenance d’internautes qui nous signalent des abus d’exploitation pornographique. Si la ligne rouge est dépassée, nous coupons le compte Typepad de l’internaute. Nous faisons également face à des problèmes de censure dans des pays à régime autoritaire. Par exemple, le quotidien Libération, qui a adopté notre outil pour le mettre à disposition de son équipe de journalistes, ne parvient pas à ouvrir le weblog de son correspondant en Chine.
Comment pouvez-vous combattre le spam présent dans les espaces de commentaires des weblogs ?
Nous bloquons des milliers de tentatives de spams par jour. C’est très frustrant car la lutte antispam est très difficile. Les polluposteurs ont beaucoup d’imagination pour détourner les outils de sécurité que nous mettons en place pour protéger nos weblogs. Récemment, nous avons installé un système d’authentification par un identifiant unique, via le service TypeKey : tout internaute souhaitant déposer un commentaire sur un weblog doit s’identifier au préalable.
Comment appréhendez-vous le développement du moblogging (contraction de mobile et blogging) ?
Nous sommes vraiment intéressés par cette combinaison. Pour le moment, il s’agit d’un autre canal pour déposer de nouvelles contributions : des photos ou des e-mails envoyés depuis son mobile. Avec les SMS, c’est impossible pour le moment. Par exemple, Loïc Le Meur, fondateur d’Ublog, a pris l’habitude de prendre des photos avec son mobile lors de ses déplacements pour alimenter ensuite son weblog. Je pense que ce type de réflexe va se développer avec la croissance des ventes de téléphones mobiles avec appareil photo intégré.
Comment convaincre un internaute disposant d’une page personnelle depuis cinq ans d’adopter un weblog ?
Le problème avec les pages personnelles est qu’elles ne sont pas souvent réactualisées. L’outil weblog permet de disposer de fonctionnalités plus dynamiques. Et il est beaucoup plus facile de trouver un weblog qu’une page personnelle sur Google.
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