Métiers du numérique : beaucoup d’offres, mais trop peu de candidats
Selon le baromètre des métiers du numérique, les profils de développeurs, spécialistes IT et chefs de projet sont très demandés. Mais le nombre de candidats à postuler reste insuffisant.
Dans un marché de l’emploi morose le numérique recrute, mais le secteur manque de candidats. C’est le constat du baromètre des métiers du numérique dévoilé le 29 janvier par le Pôle de compétitivité Cap Digital et Multiposting, spécialiste de la multidiffusion d’offres d’emploi en ligne.
Cette étude fait le point des profils recherchés et de l’intérêt des candidats pour les postes à pourvoir au 4ème trimestre 2014. Au total, plus de 8 000 offres d’emploi ont été proposées dans le numérique.
Dans 5 des 6 grandes familles de métiers étudiés, le nombre d’offres a progressé en un an. Les développeurs sont les plus courtisés, avec 3 216 annonces à leur attention au dernier trimestre 2014.
Un chiffre en hausse de 19% par rapport au 4ème trimestre 2013, sous l’influence d’une forte augmentation des annonces pour les data scientists et ingénieurs Big Data (+25,5% en un an).
Du côté des langages de programmation, Java reste le plus demandé, devant PHP, C et .NET… Python devrait intégrer le classement des 10 compétences les plus recherchées dans les prochains mois.
Les « spécialistes » (de la gestion des risques à la sécurité des serveurs) sont également très demandés. 2 120 offres d’emploi leur étaient destinées en fin d’année dernière, soit une progression de 18%.
Les chefs de projet numérique suivent avec 1 483 annonces (+15%). Le volume d’offres est nettement moins élevé pour les administrateurs réseaux ou systèmes (572 offres au T4 2014) et les experts du traitement de l’information (568 annonces).
Mais ils ont enregistré les plus fortes hausses du baromètre (+28% et +30% respectivement par rapport au T4 2013).
La famille marketing, communication et vente a vu son volume d’annonces reculer de 24% à 92 offres. Malgré tout, selon l’APEC, les activités commerciales et marketing constituent, avec l’informatique, l’un des deux principaux moteurs de l’emploi cadre, relève Silicon.fr.
De son côté, Multiposting observe un basculement des compétences marketing « classiques » vers les compétences « digitales ».
Les offres à l’attention des responsables webmarketing et SEO sont ainsi intégrées à la famille « traitement de l’information » du baromètre. Autre élément à prendre en compte : l’indice d’attractivité (de 0 à 10) basé sur le nombre de candidatures à une offre.
Les deux familles « traitement de l’information » et marketing ont l’indice d’attractivité le plus élevé du baromètre : 4,9 et 4,6 sur 10, respectivement. Les candidats sont donc plus nombreux à répondre à une même offre dans ces secteurs.
À l’inverse, les développeurs se positionnent à la dernière position du classement en la matière avec une note de 3,6 sur 10. Ils sont devancés par les chefs de projet (3,7), les spécialistes (3,8) et les administrateurs (4,2). L’indice pour l’ensemble des annonces est de 5 sur 10, soit environ 29,9 candidatures pour une offre d’emploi.
« Ce premier baromètre confirme la montée du numérique avec une augmentation continue de la demande pour ces métiers« , commente Simon Bouchez, directeur général de Multiposting. « Mais il y a un réel décalage entre l’offre et la demande qui augmente progressivement. Le volume de candidats n’augmente pas suffisamment vite ce qui accroît les tensions sur le marché du recrutement ».
Pour Stéphane Distinguin, fondateur de l’agence Fabernovel et président de Cap Digital, il est urgent de « mieux recruter et mieux former », en rapprochant le monde de la formation des entreprises, et les entreprises de jeunes talents d’horizons variés.
À travers, par exemple, la journée portes ouvertes des startups parisiennes du numérique, « How I met my startup », organisée le 2 avril prochain.
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