Métiers et numérique : une collaboration favorisée mais plus délicate
La transformation numérique contribue à rapprocher les décideurs… tout en complexifiant leurs relations, d’après les données du FT Group.
La transformation numérique renforce la collaboration entre les décideurs, mais elle complexifie aussi les relations sous certains aspects.
Ce constat ressort d’une étude signée Longitude.
Le cabinet propriété du Financial Times Group a interrogé, à l’échelle de 12 pays, 555 cadres dirigeants de grandes entreprises*. En l’occurrence, des DG, des directeurs des opérations, des DSI, des DAF, des directeurs marketing et leurs n-1.
Parmi eux, 68 % affirment que la transformation numérique les a rapprochés dans le développement de produits et de services. Ils sont 80 % à déclarer que le niveau de confiance s’est accru entre l’IT et le reste de l’entreprise.
Près de la moitié (47 %) reconnaissent néanmoins que leurs responsabilités sont moins claires. Ils sont aussi nombreux à admettre que les divergences stratégiques se sont renforcées entre l’IT et la finance.
Les DAF sont ceux qui se déclarent le moins en phase avec leurs pairs de l’IT. 30 % estiment être « sur la même ligne », contre 38 % des directeurs marketing, 48 % des directeurs des opérations et 56 % des DG.
Longitude donne, à ce sujet, l’exemple de Danske Bank. La banque danoise a créé, au sein de son équipe IT, un poste « intermédiaire » chargé du suivi financier des projets.
Ouverture en cours
Dès lors que la collaboration se renforce et que la responsabilité se dilue, quelle place pour la fonction IT dans la transformation numérique ?
Elle reste la plus impliquée (« proactive », pour reprendre le terme employé dans l’étude) pour ce qui est de la stratégie data. En tout cas d’après 51 % des dirigeants interrogés.
Elle manque cependant d’influence pour accompagner la transformation numérique dans son ensemble : 63 % de l’échantillon l’affirme (71 % chez les DAF).
La fonction IT elle-même a du mal à recruter les profils idéaux, associant compétences techniques et « soft skills ». C’est l’avis de 43 % de ses représentants.
En France, les attentes envers la fonction IT sont assez importantes pour ce qui est d’avoir une feuille de route claire sur les investissements.
L’Hexagone se distingue aussi par un taux d’adoption élevé (72 %, contre 53 % au global) pour la gestion de l’informatique sous forme de portefeuilles de projets.
Les disponibilité de données en temps réel a nettement contribué à décentraliser la prise de décisions (pour 48 % des sondés). Dans 31 % des cas, l’ensemble des directions métier chapeautent tout ou partie d’initiatives liées à l’IT (55 % en France).
Le cloud reste un point sensible. 54 % s’inquiètent de la transition en elle-même ; 51 %, de la capacité du département informatique à la gérer sur l’ensemble de l’entreprise.
* réalisant au moins 500 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel