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Miam Miam : Vente-privée.com revendique sa boulimie alimentaire

Avec le lancement de Miam Miam par Vente-privée.com, difficile de parler d’un nouveau virage dans l’alimentaire.

Puisque le site vendait déjà notamment des biscuits, du chocolat,  du thé, du vin et même du caviar !

Mais Jacques-Antoine Granjon, co-fondateur du site marchand, considère qu’il y a une carte à jouer sur ce terrain du « food ».

Le Net-entrepreneur considère que l’e-commerce français n’a pas su encore prendre réellement sa place dans l’alimentaire. En dépit du boom des « drives », qui ne constituent à ses yeux qu’une « bonne solution temporaire ».

Il considère que les grandes enseignes n’ont pas su changer de modèle de distribution.

On recense déjà des morts parmi les pure players dont les coûts logistiques rapportés à leur volume d’affaires étaient excessifs (on pense à la disparition récente de Telemarket après que le groupe System U ait jeté l’éponge).

Le service Miam Miam n’est pas vraiment déconnecté du portail Vente-privée.com. C’est une excroissance visible, au même titre que d’autres thématiques comme les voyages ou les spectacles (rappelons que la firme e-marchande participe à la renaissance de l’émission musicale Taratata de Nagui sur le Web).

Les produits proposés seront visibles parmi les bandeaux de ventes quotidiens du site, ainsi que dans un onglet dédié et siglé « Miam Miam ».

A la clé, des ventes événementielles, au rythme prévisionnel d’une vente par jour, de produits français de terroirs, reposant sur un schéma connu et apprécié par les consommateurs : celui « du producteur au consommateur » (zéro intermédiaire donc).

Mais Miam Miam ne proposera pas au départ de grandes marques et pas de produits frais, contrairement à ce que fait Amazon depuis quelques semaines (voir encadré).

Ce sera sans doute le cas dans un second temps.

Déjà habitué à vendre des « produits sensibles » tels que le caviar ou le saumon, Vente-Privée.com a récemment renforcé ses capacités en la matière en achetant à Beaune, en Bourgogne, un nouvel entrepôt.

Arguant qu’une bonne maîtrise des coûts et une logistique adaptée vont lui permettre de ne pas avoir à gérer un catalogue trop large, Jacques-Antoine Granjon a expliqué à Challenges.fr que de nombreux producteurs avaient déjà répondu favorablement à sa sollicitation.

Pour la petite histoire, on retiendra que la première vente ce jeudi de Miam Miam sera celle d’Emmanuelle Baillard, une productrice bourguignonne de nectars, coulis et confitures.

Et qu’elle est accompagnée par un autre service, baptisé « Click and Drink » qui  propose un abonnement pour les amateurs de vin : 3 bouteilles livrées chaque mois, accompagnée de conseils de dégustation et d’accords mets-vins avec deux formules tarifaires (29 ou 49 euros par mois).

La présence d’une productrice telle qu’Emmanuelle Baillard lors de la première vente est symbolique de ce que veut proposer « JAG ».

Il indique vouloir proposer exclusivement des produits dont l’origine est certifiée et qui lui donnent la possibilité de mettre en avant leur producteur et le parcours de ces derniers.

« Le media Vente-privée sera pour eux une plateforme de lancement, de communication, de promotion. Une vente événementielle s’apparente à une campagne de communication . »

Dans une France en crise, de pouvoir d’achat en berne, le patron charismatique de Vente-Privée tient bien sûr aussi à marteler son credo pour des prix toujours agressifs (« de – 30% à – 50% par rapport aux prix habituellement pratiqués sur le marché », précise-t-il).

Sans doute l’un des messages que Jacques-Antoine Granjon a resservi auprès des ministres Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce et Tourisme) venus lui rendre visite à la Plaine Saint-Denis à la faveur de l’inauguration de ce nouveau service et de « l’usine numérique » chère au cœur du patron de Vente-Privée.

Un must gouvernemental apparemment : Fleur Pellerin (Economie numérique) avait visité les locaux de la firme Internet marchande en novembre 2012.

La première vente de Miam-Miam: une productrice bourguignonne…
Joue-la comme Amazon ?
Aux Etats-Unis, Amazon, qui s’est lui aussi lancé à corps perdu dans une stratégie de diversification tous azimuts, a récemment investi le marché des produits frais. Même si son service n’est pour l’heure disponible qu’à Seattle (bientôt à Los Angeles). « Amazon présente un catalogue permanent. La logistique est différente. Il faut gérer le stock tampon », commente Jacques-Antoine Granjon pour le compte de Challenges. « Chez nous, cela reste des ventes événementielles consacrées à un seul producteur chaque jour et cela suppose de rester dans notre ADN : des prix attractifs pour des raisons industrielles ou promotionnelles, créer des événements surprenants, procurer du plaisir, avec une résonance pour les marques qui ont chacune leurs consommateurs chez nos membres.«

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