Microsoft apporte un peu de légitimité à SCO

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En faisant l’acquisition auprès de SCO de licences d’utilisation d’Unix, Microsoft soutient implicitement ce dernier dans sa croisade juridique pour faire reconnaître ses droits sur Unix, et par conséquent sur Linux.

Microsoft a acquis auprès de SCO une licence d’utilisation d’Unix. L’éditeur justifie benoîtement cette opération par son souci d’améliorer la compatibilité de ses produits avec Unix. En réalité, Microsoft affirme ainsi son soutien à SCO qui tente de faire valoir ses droits à la propriété intellectuelle sur Unix (voir édition du 7 mars 2003). Il a ainsi intenté un procès à IBM, l’accusant d’avoir exploité indûment les brevets qu’il affirme détenir sur Unix pour favoriser le développement de Linux. Plus récemment, SCO a mis en garde les grandes entreprises, en tant qu’utilisatrices potentielles de Linux, sur le fait que le système d’exploitation libre viole ses droits à la propriété intellectuelle (voir édition du 15 mai 2003).

En faisant l’acquisition d’une licence, Microsoft reconnaît donc que SCO est bel et bien détenteur légitime de droits sur Unix, ce que certains contestent, et renforce par conséquent la position de SCO. C’est l’occasion pour Microsoft d’adopter une posture légaliste vis-à-vis de la législation américaine en matière de brevets logiciels, un légalisme opportuniste qui ne peut évidemment que prêter à sourire puisque l’histoire a montré qu’il avait une limite bien définie, celle de ses intérêts commerciaux. Ainsi, l’International Herald Tribune révélait il y a quelques jours la mise en place d’une politique de remises sur Windows visant à contrer Linux, ce qui devrait une nouvelle fois intéresser les instances européennes et américaines chargées du respect des règles de la concurrence (voir édition du 15 mai 2003).