Microsoft a confirmé le rachat de Skype en fin de journée, tout comme le montant qui avait fuité plus tôt dans la presse : 8,5 milliards de dollars (5,9 milliards d’euros).
Pas de doute : Steve Ballmer a sorti son chéquier pour signer ce que Reuters appelle la plus importante acquisition jamais réalisée par Microsoft.
Des autorités de régulation de la vie économique auront leur mot à dire.
Entre l’éditeur de Windows et le populaire service de téléphonie sur Internet, le spectre potentiel des synergies est large.
Et Microsoft ne s’est pas privé d’en donner un aperçu au niveau du grand public mais aussi professionnel.
Dans le domaine des services de communication en temps réel, Skype pourra être intégré sur des plates-formes comme Lync, Outlook, Messenger, Hotmail ou Xbox Live.
Même si l’éditeur assure que Skype restera ouvert aux plates-formes tierces, il compte optimiser ce nouvel actif chèrement acquis pour ses propres besoins.
PC, consoles de jeux (Xbox) ou smartphones (Windows Phone 7)…l’accessibilité de Skype sera accentuée en mode multi-plates-formes.
Outre le volet communications en temps réel, Skype devrait déborder dans les services BtoB de Microsoft déployés en mode collaboratif.
D’un point de vue organisationnelle, Skype va devenir une nouvelle division de Microsoft.
Tony Bates, P-DG du service de téléphonie sur Internet, en prend les commandes. Il devra rendre des comptes directement à Steve Ballmer.
Que de chemin parcouru par Skype dont la technologie repose sur un concept de voix sur IP (VoIP) en mode peer to peer (P2).
La création de la société par le suédois Niklas Zennström et le danois Janus Friis (un duo que l’on trouvait déjà derrière le client P2P KaZaa) remonte à 2003.
En septembre 2005, eBay s’en empare. La transaction finale s’élève à 3,1 milliards de dollars.
Mais, quatre ans plus tard, c’est le désenchantement : le réseau d’enchères en ligne se sépare de Skype à l’occasion d’une revente à des fonds d’investissement (Silver Lake, Canada Pension Plan Investment Board et Andreessen Horowitz).
Même si eBay conserve encore 30% du capital de Skype, l’influence des fondateurs Niklas Zennström et Janus Friis dans la nouvelle configuration se fait ressentir.
Prix du retour à l’indépendance fin 2009 : environ 1,9 milliard de dollars.
Avec l’arrivée d’un nouveau P-DG à l’automne 2010 (Tony Bates, ex-Cisco), Skype envisage alors de poursuivre sa route en solo au point d’étudier sérieusement une introduction en Bourse.
En début d’année, la société affichait un effectif global de 850 personnes. Avec la plupart des ingénieurs du groupe installés en Estonie.
Egalement sollicité par Google et Facebook, Skype a fini par céder aux sirènes de Microsoft. Mais le coût est élevé pour remporter la bataille finale.
A ce jour, Skype recense 663 millions d’inscrits dans le monde (dont 8,1 millions d’utilisateurs payants).
Son chiffre d’affaires s’élève à 860 millions de dollars.
Le résultat d’exploitation se situe à 264 millions de dollars. Le service de téléphonie sur Internet affiche une petite perte de 7 millions de dollars.
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