Microsoft dans l’ombre de SCO ?
S’attaquer tour à tour à IBM, Red Hat, Novell ou encore DaimlerChrysler paraît bien imprudent pour un modeste éditeur comme SCO Group. Et si Microsoft tirait les ficelles en coulisse ?
Un courriel envoyé par Michael Anderer, patron d’une société de conseil de Salt Lake City, S2 Partners, au vice-président de SCO Group Chris Sontag et à son directeur financier Robert Bench est interprété par des membres de la communauté Open source comme la preuve que Microsoft soutient financièrement l’offensive juridique menée par SCO contre Linux. Le courriel, dont l’authenticité a été confirmée par SCO, évoque une commission que Michael Anderer aurait reçue pour avoir aidé SCO à rechercher des investisseurs, dont Microsoft. Il est écrit textuellement : « Microsoft nous aura apporté 86 millions de dollars, en incluant BayStar ». De fait, au mois d’octobre, SCO a déclaré avoir recueilli des fonds à hauteur de 50 millions de dollars de la part de BayStar Capital dans le but de pourvoir aux frais relatifs aux procès actuels et à venir (voir édition du 17 octobre 2003). Et, comme par hasard, le mémo date du 12 octobre, soit quelques jours avant la levée de fonds.
SCO nie tout
Eric Raymond, cofondateur de l’Open Source Initiative, une association qui vise à promouvoir l’usage de logiciels à code source ouvert en entreprise, sur le site de laquelle le mémo a été publié, y a adjoint le commentaire suivant : « Nous savons maintenant que Microsoft a levé au moins 86 millions de dollars pour SCO. Si l’on en croit la conférence de mercredi dernier, la trésorerie de SCO est de 68,5 millions de dollars. Sans Microsoft, SCO aurait aujourd’hui au moins 15 millions de dollars de dettes. » Bien évidemment, SCO a démenti les allégations d’Eric Raymond, affirmant que Microsoft n’est pour rien dans la levée de fonds auprès de BayStar Capital. Quant au courriel, qui semble tout de même assez explicite, SCO parle d’un malentendu qui serait le fait de Michael Anderer, lequel aurait travaillé sur un projet qui n’aurait aucun lien avec la levée de fonds réalisée au mois d’octobre. SCO a par ailleurs révélé l’identité de plusieurs entreprises utilisatrices de Linux qui ont accepté de payer la licence que l’éditeur réclame au titre de ses droits à la propriété intellectuelle. De façon surprenante, l’une d’elle est le groupe informatique Computer Associates, pourtant connu pour soutenir Linux.