Nouveau rebond dans le procès fleuve antitrust qui oppose Microsoft à neuf Etats américains. La juge Collen Kollar-Kotelly chargée du dossier a donné raison aux Etats plaignants qui réclamaient le code source de Windows pour vérifier si Internet Explorer et Windows Media Player, notamment, étaient techniquement indissociables du système, comme l’affirme l’éditeur de Redmond. « Il me semble que si vous-mêmes y avez accès, alors la partie adverse, très franchement, devrait également y avoir accès », aurait déclaré la juge aux avocats de Microsoft à l’occasion d’une visioconférence donnée le 15 février dernier, selon l’AFP. La firme de Bill Gates, qui se refuse pour le moment à tout commentaire, devra donc théoriquement livrer le code source de Windows à ses détracteurs.
Face au refus de l’éditeur d’Office de répondre aux requêtes des avocats, les neuf Etats avaient déposé, le 12 février dernier, une motion auprès de la juge fédérale. « Microsoft ne peut pas baser sa défense sur la façon dont est conçu le code source de Windows et, simultanément, refuser que les États testent ces arguments en examinant ce code », peut-on lire dans la motion. Les neuf Etats réclament également la nomination d’un expert qui saura fournir un avis impartial sur la question du code source.
Un délai trop court pour analyser les sources
Le prochain rendez-vous entre les autorités judiciaires et les différentes parties est fixé au 11 mars prochain, date à laquelle débuteront les audiences sur cette question de code source. Rappelons que neuf des dix-huit Etats ayant porté plainte contre Microsoft avaient refusé l’accord à l’amiable, signé notamment par le ministère américain de la Justice (DoJ). Neuf Etats ont donc décidé de poursuivre le géant de Redmond en réclamant notamment une version de Windows « allégée » d’IE, d’Outlook Express et du Media Player. Seulement, même dans le cas où Microsoft fournirait sans délai les sources du programme en question, et en supposant qu’il s’agisse de Windows XP, le temps risque de manquer à l’expert, qui reste à nommer, pour analyser le code et donner un avis objectif sur un problème aussi complexe. Car après tout, cela invite à se poser la question de la définition et des fonctions d’un système d’exploitation… La petite victoire des neuf Etats risque bien de rester vaine.
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