Microsoft échange les copies pirates
Microsoft a lancé cette semaine en Grande-Bretagne un programme pour lutter contre le piratage de ses logiciels. Revendeurs et particuliers peuvent lui transmettre leurs CD suspects qui seront remplacés par des originaux. En France, l’initiative ne s’adressera qu’aux revendeurs.
Se faire remplacer un logiciel Microsoft jugé suspect par un original, c’est possible en Grande-Bretagne depuis cette semaine. La société vient en effet de mettre en place une « Production identification team », chargée de tester les CD transmis. Petite précision : Microsoft n’accepte pas les CD gravés. Le but est bien entendu de lutter contre le piratage. « Le piratage est pris très au sérieux par Microsoft », explique Alain Ecuvillon, le responsable anti-piratage de la société en France. « Selon les chiffres publiés cette année par la Business software alliance, 39 % des logiciels en entreprise sont des copies pirates. D’une part, un certain nombre de sociétés effectuent des copies en interne sans acheter de licence, d’autre part il existe des revendeurs qui commercialisent des produits ‘standard’ qui sont en fait des versions ‘éducation’ – normalement réservées aux établissements scolaires et aux étudiants – dont ils ont changé les étiquettes. » Il existe aussi des copies qui infiltrent les circuits de distribution traditionnels.
En France, Microsoft lancera début novembre une action similaire à celle entreprise en Grande-Bretagne, mais qui ne s’adressera qu’aux revendeurs. Alain Ecuvillon détaille l’opération : « Nous voulons permettre à ceux qui ont un doute sur leurs produits de s’assurer de leur authenticité. Ils nous transmettent le CD en question et nous nous engageons à le leur remplacer dans un délai d’une semaine. En échange, ils sont tenus de nous indiquer la provenance du CD. » Pour effectuer les vérifications, le service d’authentification accède à certaines fonctionnalités cachées des logiciels. « Même moi, je ne les connais pas, » avoue le responsable anti-piratage.
A la différence de la Grande-Bretagne où un seul exemplaire de chaque logiciel est éventuellement remplacé, en France les revendeurs pourront transmettre autant de copies qu’ils le désirent. « Evidemment, le risque pour nous est de recevoir 200 copies pirates à remplacer par des originaux, mais comme les revendeurs sont tenus de nous indiquer leur provenance, je ne pense pas qu’ils souhaitent profiter de la sorte de notre initiative. Ce n’est pas dans leur intérêt, de plus en France on rechigne un peu à donner son nom dans ces cas-là. » Pour l’instant les clients finals ne sont donc pas concernés, mais Microsoft n’exclut pas d’étendre l’opération ultérieurement. Pour autant, n’espérez pas vous faire échanger vos CD gravés contre des originaux, on vous le répète : les CD-R ne sont pas acceptés !