Microsoft et l’Inria ouvrent la porte de leur centre commun de recherche

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Le pôle commun de recherche fondamentale devient concret. L’organisation et
les principaux axes de travaux ont été fixés.

En avril 2005, Steve Ballmer avait fait le déplacement pour l‘annonce de la création d’un centre commun de recherche entre l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (Inria) et Microsoft. Mais, cette fois-ci, le CEO du groupe leader mondial en logiciels n’a pas fait le déplacement mais Microsoft navait pas oublié d’envoyer des représentants de marque.

Jeudi après-midi, la création de ce centre a été officialisée à l’occasion d’une conférence à Supélec (officiellement École supérieure d’électricité) à Orsay dans l’Essonne, tout près de l’implantation du nouveau pôle commun de recherche.

En guise d’introduction, Eric Boustouller, Président de Microsoft France, souligne que ce pacte pour l’innovation signé avec l’Inria constitue une  » première mondiale » pour le groupe. Jamais Microsoft n’a poussé une collaboration aussi loin avec un établissement public de R&D dans un pays donné.

A l’inverse, pour l’Inria qui fête son quarantième anniversaire cette année, c’est moins vrai. L’institution collabore régulièrement sur des travaux R&D avec un bouquet de groupes industriels comme Alcatel ou France Télécom.  » Avec Microsoft, nous partageons une vraie cohérence de vue (?) Nous souhaitons placer ce nouveau centre à un niveau d’excellence », assure Michel Cosnard, PDG de l’Inria. « Nous avons la volonté de considérer la recherche et la recherche fondamentale comme une activité à part entière dans l’entreprise et non pas comme une variable d’ajustement ».

L’établissement public de R&D spécialisé dans les technologies de l’information et de la communication et le groupe high-tech américain veulent approfondir ensemble leurs connaissances sur plusieurs domaines liés à la recherche fondamentale : les méthodes formelles (comment faire progresser les langages de programmation et la conception même du logiciel par des méthodes mathématiques), la sécurité du logiciel et des méthodes et outils informatiques pour les sciences. Un premier jet d’une douzaine de chercheurs a débuté les travaux en commun. A terme, le centre accueillera 30 têtes chercheuses.

Réception « d’un gros chèque » de la part de Microsoft

Le nouveau pôle high-tech sera dirigé par Jean-Jacques Lévy, directeur de recherche de l’Inria, mais il est piloté par un comité de direction composé à part égale de membres de l’Inria et de Microsoft. Partage des responsabilités dans les décisions mais aussi dans les ressources et les crédits. « Nous avons reçu un très gros chèque de la part de Microsoft », déclare Michel Cosnard, tout sourire. « Cela nous arrive pas souvent avec les industriels français? ». « De plus, entre la prise d’initiative et la réception du chèque, très peu de temps s’est écoulé. Là aussi, nous avons été surpris », précise le PDG de l’Inria.

Eric Boustouller, son homologue côté Microsoft France, précise que le budget global consacré représente un montant équivalent à 30 chercheurs collaborant à temps plein sur une base annuelle (la moitié des investissements est pris en charge par l’éditeur et l’autre moitié par l’organisme public). La grille de salaires étant alignée sur celle exploitée par l’Inria (dans lequel les chercheurs ont un statut de fonctionnaire). Mais aucun chiffre précis d’investissement n’a été révélé.


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