Microsoft et SAP révèlent un projet de fusion avorté
Alors que débute le procès qui déterminera l’issue de l’OPA d’Oracle sur Peoplesoft, Microsoft et SAP révèlent avoir discuté d’un rapprochement.
Il y a encore quelques jours, le projet d’OPA d’Oracle sur Peoplesoft semblait bien mal engagé en raison de l’opposition des autorités antitrust américaines (voir édition du 11 mars 2004). Mais dès la première journée du procès opposant l’éditeur à la justice américaine, un fait nouveau susceptible de changer la donne a été révélé. Microsoft et l’allemand SAP ont en effet admis avoir mené des discussions préliminaires en vue d’une fusion. Menées à la fin de l’année 2003 à l’initiative de Microsoft, ces négociations ont cessé il y a quelques mois, le projet ayant été définitivement abandonné en raison des difficultés techniques – en termes de transaction et d’intégration, selon un communiqué publié par Microsoft ? qu’une opération de cette ampleur n’aurait pas manqué de poser. Peu de temps après, SAP et Microsoft ont cependant annoncé un partenariat placé sous l’égide des services Web visant à faciliter l’intégration de leurs produits respectifs (voir édition du 12 mai 2004). Bien sûr, une telle information apporte de l’eau au moulin d’Oracle.
Un secteur hautement concurrentiel
En effet, l’argument du ministère américain de la Justice (DoJ) est de dire que si la fusion entre Oracle et Peoplesoft se réalisait, le nombre des grands éditeurs mondiaux présents sur le marché des progiciels de gestion destinés aux grandes entreprises se réduirait à deux ? Oracle et SAP – contre trois actuellement (voir édition du 27 février 2004). Toujours selon le DoJ, il en résulterait pour les clients des prix plus élevés, moins d’innovation et de choix. Oracle affirme a contrario que ce secteur est hautement concurrentiel, comptant plus d’acteurs que les seuls Oracle, Peoplesoft et SAP, et qu’il est ouvert à de nouveaux entrants. Ce dernier point est corroboré par le projet avorté de fusion entre SAP et Microsoft, lequel est déjà présent sur le marché des progiciels de gestion destinés aux PME-PMI grâce aux acquisitions de Great Plains et de Navision (voir édition du 7 mai 2002). Entendu à ce sujet par le DoJ, Microsoft s’est engagé sous serment à ne pas aborder le segment des grands comptes dans les deux ans à venir.