Microsoft face à ses contradicteurs

Mobilité

Troisième et dernière journée d’audience dans le cadre de l’enquête ouverte par la Commission européenne sur les pratiques commerciales de Microsoft. Son concurrent RealNetworks a démontré que Windows fonctionne parfaitement sans son module Media Player.

Microsoft use-t-il de la même stratégie pour imposer son Windows Media Player que celle qui lui a permis, dans les années 90, d’évincer Netscape au profit de son navigateur Internet Explorer ? Ce serait, selon Reuters, l’une des attaques lancées par la société Real Networks à l’encontre de l’architecte de Windows dans le cadre des auditions organisées à huis clos par la Commission européenne, qui mène une enquête sur l’éditeur de Windows et ses pratiques anticoncurrentielles. Après avoir entendu les arguments de défense de Microsoft, les enquêteurs ont laissé la parole aux principaux concurrents de l’éditeur à l’occasion des auditions clôturant trois jours de débats.

Les porte-parole de RealNetworks ont également démonté les arguments de Microsoft qui assure que son lecteur multimédia est totalement intégré à Windows et, à ce titre, difficilement retirable sans dégrader la qualité du système d’exploitation. Les avocats de RealNetworks ont démontré que Windows XP Embedded, une version de Windows XP pour appareils industriels, fonctionnait parfaitement sans le Media Player. Enfin, ils ont souligné le faible pourcentage de fabricants qui, sur la foi des statistiques fournies par Microsoft, installent RealPlayer sur leurs machines. Un marché nettement dominé par Windows Media Player intégré en standard à Windows XP.

Conclusions en juin 2004

Les enquêteurs ont également entendu le constructeur Sun ? qui estime ne pas avoir reçu de la part de Microsoft les informations techniques nécessaires pour assurer une bonne interopérabilité entre Windows et ses logiciels serveurs ? et l’association Computer and Communications Industry Association (CCIA), deux acteurs qui ont porté plainte contre Microsoft. Ed Black, l’avocat de l’association, se serait déclaré optimiste quant à l’issue de l’enquête et des sanctions que pourrait prendre Bruxelles à l’encontre de Microsoft. Ce dernier pourra cependant faire appel auprès de la Cour européenne de justice du Luxembourg. Dans le cas contraire, l’entreprise de Redmond devrait être fixée sur son sort en juin 2004.