A travers un programme intitulé « Government Security Program » (GSP ou programme de sécurité du gouvernement), Microsoft a décidé de fournir le code source de Windows aux gouvernements qui le réclameront. La mise à disposition de ces informations se fera dans un cadre très strict soumis aux conditions de l’éditeur (en utilisant un outil d’audit du code et sous certaines restrictions de licences). La fédération de Russie et l’OTAN ont, selon l’éditeur, signé cet accord, et une vingtaine de pays seraient en pourparlers.
Ce n’est pas la première fois que Microsoft donne l’accès à ses sources technologiques, notamment dans le cadre de partenariats commerciaux (via le shared source). Mais le GSP se distingue par son aspect gratuit. Microsoft propose même la visite du centre de développement de Redmond, l’examen des processus de tests et de développement, et incite les gouvernements à dialoguer avec les experts maison sur les projets existants et futurs. « En plus de l’accès au code source, explique Craig Mundie, directeur de la technologie et responsable du projet, nous fournissons des informations techniques, des méthodes de dépannage, l’accès à des outils de chiffrement dont l’exportation est contrôlée. » Linux, un concurrent très ouvert
Si Microsoft entend répondre aux besoins des gouvernements en matière de sécurité (accrus depuis le 11 septembre 2001), il est clair que le GSP vise à consolider sa place tout en contrant la pénétration de Linux, principal concurrent de Windows dans les administrations du monde entier. Il n’en reste pas moins qu’à la différence de Windows, Linux est supporté par la communauté internationale dans son ensemble et que les échanges d’informations entre ses membres s’effectuent dans un cadre beaucoup plus ouvert que celui du GSP qui n’autorise aucun échange intergouvernemental et encore moins des modifications des sources. D’autre part, Linux est accessible gratuitement (même si son implémentation finale demandera des investissements) et, à ce titre, a séduit nombre de pays en voie de développement, en Amérique latine notamment. L’effort de Microsoft est donc louable (peut-être devance-t-il simplement une éventuelle exigence du gouvernement américain ?) mais cette nouvelle stratégie ne garantit pas pour autant l’adhésion automatique des Etats aux produits de l’éditeur de Windows.
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