Microsoft marque un point
Au deuxième jour du procès, la firme de Bill Gates a pris l’avantage en confrontant les déclarations de Jim Barksdale, CEO de Netscape à celles de Jim Clark, président du conseil d’administration de Netscape.
John Warden, l’avocat de Microsoft, vient de marquer un point décisif dans le procès antitrust qui se tient actuellement à Washingon en citant un email envoyé par Jim Clark à Brad Silverberg, vice président de Microsoft. Dans ce message envoyé en 1994, le fondateur de Netscape suggère que Microsoft adopte le navigateur de Netscape et investisse dans sa société. Il termine par « personne dans mon groupe n’est au courant de ce message » .
Selon l’avocat, ce message montre que Netscape savait que Microsoft avait l’intention d’intégrer son navigateur dans Windows et que les deux sociétés ont même essayé de négocier un accord. Les déclarations de Jim Clark vont d’ailleurs dans ce sens : « Bill Gates m’a bien précisé qu’il allait intégrer son navigateur dans son système d’exploitation et ce avant que nous ayons lancé la première bêta de notre navigateur. J’ai alors senti que nous aurions à faire de même pour résister à Microsoft. » Clark précise que Bill Gates lui aurait fait part de ses intentions en 1994.
Or, un des principaux faits reprochés à Microsoft par le gouvernement américain est d’avoir cherché à intimider Netscape lors d’une rencontre qui a eu lieu le 21 juin 1995. Selon la plainte déposée par le ministère, lors de cette réunion, Microsoft aurait illégalement proposé à Netscape de partager le marché des navigateurs. Devant le refus de la société, Microsoft aurait décidé de diffuser gratuitement son Internet Explorer.
Il est maintenant certain qu’au moins un des dirigeants de Netscape était au courant de l’intention de Microsoft d’intégrer le navigateur au sein du système d’exploitation et ce avant même que Netscape n’arrive sur le marché. Apparemment éprouvé par la durée des dépositions, Barksdale a finalement reconnu qu’il n’avait jamais entendu les officiels de Microsoft proposer explicitement de partager le marché des navigateurs.
Microsoft vient donc de marquer un point décisif en repoussant une des principales accusations qui lui était faite. Cependant, l’instruction du procès ne repose pas sur cette seule réunion du 21 juin 1995. Le gouvernement espère aussi prouver le comportement anti-concurrentiel de Microsoft avec des sociétés comme Apple.