L’équipe chargée de développer les produits Mac à Redmond, siège social de Microsoft, avait tout prévu pour le 13 septembre : la « Mac BU » (pour Business Unit), comme tout un chacun les appelle même en France, entendait mener une campagne éclair autour de l’annonce du lancement d’Office v.X pour Mac OS X au mois de novembre (voir édition du 11 janvier 2001). Pourquoi si tôt ? Parce que Microsoft doit lancer de nombreux produits dans les deux mois à venir et surtout son nouveau système d’exploitation destiné au PC, Windows XP. Mais pas seulement, puisque la X-Box doit elle aussi être commercialisée avant la fin de l’année et surtout avant les fêtes ! Budget total du ramdam prévu : 200 millions de dollars (217 millions d’euros) pour le seul lancement américain, selon ZDnet ! Comparativement, le lancement d’Office v.X aux Etats-Unis fait piètre figure : 6 millions de dollars (6,52 millions d’euros). Pour le chef de la Mac BU, Kevin Browne, cet effort sera cependant ciblé sur les aficionados : « Ils veulent toujours être informés et sont impatients d’essayer les nouveautés. » L’objectif ? Vendre 750 000 copies d’Office v.X d’ici au mois de juin. Les publicités utilisées ne seront vues que par les fanatiques « avancés », auxquels le message est destiné. Les lettres symbolisant les différentes applications de la suite sont mises en avant : W pour Word, X pour Excel, P pour Powerpoint et surtout E pour Entourage, le client d’e-mails de la firme qui se pose en véritable pierre angulaire de la suite bureautique.
Word : l’exemple de ce qu’il faut faire sous Mac OS X
Pour le moment, seuls les nouveaux emballages d’Office v.X sont véritablement dévoilés. Les boîtes reprennent toutes un fond grisé sur lequel se répand comme une tâche d’huile ou d’eau, dont la couleur diffère selon que l’on achète la suite complète ou l’un de ses trois logiciels fondateurs, Word, Excel ou Powerpoint. Les applications en elles-mêmes ont fait leur apparition à MacWorld New York, où le public a pu voir une démonstration. Mais Microsoft propose aussi depuis quelques jours un de ses programmes en test : Word est téléchargeable et utilisable jusqu’en janvier prochain. La version est en anglais, elle quitte inopinément, mais son utilisation permet de sentir le travail de fond fourni par l’équipe Mac de Redmond. Les icônes ont été retravaillées : elles semblent plus explicites, mais dans un design un peu plus naïf que celles de la version Office 2001 destinée à Mac OS 9.x. L’application tire parti d’Aqua dans tous les domaines de son utilisation (les boîtes de dialogues spécifiques aux documents ouverts, les marqueurs de tabulation, la transparence des menus déroulants…). Mais surtout, Microsoft a su jouer l’intégration totale en reprenant à son compte « l’effet génie », qu’on trouve habituellement dans le Dock et qui est ici utilisé pour faire apparaître et disparaître une palette flottante de mise en forme qui se transforme à volonté en fonction du besoin des utilisateurs (mise en forme du texte, du document, de l’alignement…) et à laquelle s’ajoutent les fonctions à mesure que vous complexifiez le document. Il s’agit des mêmes fonctions que celles que l’on trouve dans la version classique de l’application, mais avec l’appui des technologies Apple trouvées dans le nouveau système. Visuellement très beau et très explicite. Pas étonnant que Steve Jobs ait pris la suite comme l’exemple de ce qu’il faut faire sous Mac OS X !
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