Microsoft quitte FairSearch.org : mission accomplie pour le « collectif anti-Google » ?
Microsoft s’est désengagé du groupement FairSearch.org, qui semble avoir relâché la pression qu’il exerce sur Google depuis 2010.
Microsoft aura soutenu FairSearch.org pendant un peu plus de cinq ans.
Le groupe informatique n’est plus membre de ce collectif qui avait émergé dans le prolongement de l’enquête lancée fin 2010 par la Commission européenne autour du moteur de recherche de Google.
Il aurait, selon Re/code, fermé les vannes en décembre dernier, après une « révision stratégique » de ses priorités.
Neuf sociétés composent encore officiellement FairSearch.org* : Nokia, Oracle, Expedia (voyagiste en ligne), TripAdvisor (avis et conseils touristiques), Twenga, Foundem et BusCapé (comparateurs de prix), adMarketplace (publicité programmatique), ainsi qu’Allegro (place de marché).
Particulièrement influent, le groupement n’a jamais directement porté plainte contre Google auprès de Bruxelles. Mais plusieurs de ses membres l’ont fait, dont Microsoft en 2011.
Dans un premier temps, les doléances s’étaient concentrées sur les services de comparaison de produits. FairSearch.org estimait que Google privilégiait son offre dans les pages de résultats de son moteur, tout en obligeant ses rivaux à payer pour rester visibles.
Début 2013, le dossier s’était étendu à Android. Avec, au coeur du débat, les conditions prétendument imposées par Google aux fabricants de terminaux mobiles désireux d’exploiter son OS.
Comment interpréter la décision de Microsoft ? Il semble que le premier éditeur mondial ait d’autres ambitions en matière de lobbying, notamment sur les enjeux de localisation et de protection des données associés à l’affaire Safe Harbor. Mais aussi sur la diffusion et l’accessibilité de ses technologies, comme le CEO Satya Nadella l’a laissé entrevoir au Forum économique mondial de Davos.
* On notera que le fil d’actualités de FairSearch.org n’est plus alimenté depuis la mi-avril 2015, coïncidant avec le dépôt d’une plainte formelle (« communication des griefs ») de la Commission européenne contre Google. Le collectif considère-t-il avoir accompli sa mission ?
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