Microsoft réalise un chiffre d’affaires trimestriel meilleur que prévu
L’éditeur de Windows dépasse ses prévisions de chiffre d’affaires trimestriel, même si les règlements de ses conflits judiciaires pèsent sur le bénéfice net. D’autre part, il s’inquiète des conséquences à long terme de sa condamnation par l’UE pour pratiques antitrust.
Microsoft bénéficie lui aussi de la vigueur retrouvée tant du secteur de l’édition logicielle que du marché des PC avec un chiffre d’affaires trimestriel (à fin mars) – le troisième de son exercice 2003/2004 – en progression de 17% en un an, à 9,18 milliards de dollars, bien au-delà de la prévision de 8,6-8,7 milliards donnée en janvier. Cependant son bénéfice net se ressent du règlement des conflits juridiques avec l’Union européenne et Sun Microsystems, qui lui ont coûté plus de 2,2 milliards de dollars. Le bénéfice net est ainsi passé de 2,14 milliards de dollars il y a un an à 1,3 milliards. Le succès de la version 2003 de la suite bureautique Office lancée en octobre continue de stimuler les ventes de la division « Information Worker » (+18%). Les ventes des logiciels pour serveurs ont augmenté de 19% grâce à une forte demande pour Windows Exchange, SQL Server et Visual Studio. Les ventes de nouvelles licences de la version Windows Server 2003 ont de leur côté progressé de 31%.
L’UE entrave la capacité d’innover
Par ailleurs, Microsoft a publié au même moment où l’Union européenne rendait public le jugement condamnant l’éditeur pour abus de position dominante (voir édition du 23 mars 2004), un document synthétisant ses objections à cette condamnation. En bref, l’éditeur accuse la Commission de créer une jurisprudence et, ce faisant, d’instaurer de nouvelles règles qui auront des conséquences fâcheuses pour le respect des droits à la propriété intellectuelle et pour la capacité à innover des entreprises. Des conséquences qui, en outre, ne seront pas circonscrites à l’Europe ou à l’industrie logicielle mais risquent d’entraver la croissance de l’économie mondiale. L’argument de Microsoft consiste à dire que l’innovation en matière de conception de produits se situe désormais au niveau de l’intégration de multiples composants. Or, selon Microsoft, le jugement de l’Union européenne vient précisément réguler le processus de conception de nouveaux produits en limitant la possibilité d’intégrer des composants.