Le gouvernement américain a rejeté la demande de Microsoft de retarder quelques unes des punitions qui lui ont été infligées la semaine dernière (voir édition du 7 juin 2000), après avoir perdu la bataille de son très long procès anti-trust.
La semaine dernière, le juge Thomas Penfield Jackson a ordonné la scission de Microsoft en deux parties, l’une chargée des applications et l’autre des système d’exploitation. Il a également imposé un certain nombre de restrictions à l’éditeur, dont le but est d’éviter ce que la Cour a désigné comme des pratiques monopolistiques de prédateurs.
Microsoft a immédiatement réclamé un délai avant l’imposition de ces restrictions, le temps de préparer une procédure d’appel contre la décision. Pourtant, dans un document publié hier le 12, le ministère de la Justice américain (DoJ, Department of Justice), a critiqué cet appel et a demandé au juge Jackson de rejeter cette demande et de s’en tenir à sa décision jusqu’à ce que Microsoft présente son Appel, comme prévu.
Le juge a donné 4 mois au géant de Redmond pour proposer son plan de séparation et 90 jours pour définir précisément comment il s’auto-appliquerait les restrictions de comportement d’affaires imposées par le juge. Ces restrictions incluent des changements dans la façon qu’à Microsoft de mener ses affaires avec les fabricants et distributeurs (OEM, Original Equipment Manufacturers). Un des résultats de ces changements pourraient être de laisser les OEM personnaliser l’aspect visuel de Windows, un point sur lequel Microsoft était jusqu’alors totalement intransigeant.
Dans le même temps, le ministère de la Justice américain s’est montré volontaire pour reprendre les négociations avec Microsoft au point ou elles avaient échouées en avril dernier (voir édition du 3 avril 2000). Steve Ballmer, actuel Pdg de Microsoft se serait montré très réceptif à cette idée. De son côté, Bill Gates semble plutôt croire à la voie judiciaire. Lors d’une conférence sur les nouvelles technologies se déroulant à Taipei, l’architecte logiciel en chef de Microsoft a ainsi déclaré : « Notre position à ce sujet est très simple. C’est un cas qui sera tranché par une Cour de plus haut niveau ». Toutefois, alors que le DoJ a déclaré qu’il aimerait bien amené directement l’affaire devant la Cour Suprême, Microsoft joue la montre en insistant sur sa volonté de voir la Justice suivre son cour normal, c’est-à-dire en passant d’abord par la Cour d’Appel. Histoire de gagner quelques années, autant dire une éternité dans le monde des nouvelles technologies.
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