Une technologie de voix sur IP abordée dans un dépôt de brevet de Microsoft ressurgit à la lumière du rachat de Skype.
En substance, le brevet décrit des techniques permettant d’intercepter les échanges téléphoniques passés via la VoIP. La coïncidence est pour le moins troublante.
Les brevets peuvent être qualifiés de défensifs lorsqu’il s’agit d’occuper le terrain avant la concurrence. Mais ils ont aussi souvent vocation à être utilisés concrètement.
Rien n’empêcherait Microsoft d’exploiter ce brevet relatif à l’interception de données transitant via la VoIP dans ses produits et services de communication.
Déposé le 23 décembre 2009, ce brevet a été avalisé le 23 juin 2011 par le US Patent and Trademark Office (équivalent américain de l’Institut national de la propriété industrielle en France).
Concrètement, il s’agira de hardware qui sera intégré dans un routeur, un serveur d’appels ou directement dans l’intranet d’une organisation.
Mais il pourra également prendre la forme d’un bout de software installé entre le réseau Internet et le serveur d’appels.
Dans les deux cas, le procédé s’emploiera à enregistrer les données échangées via les services de VoIP de Microsoft.
On pense tout de suite à une obligation légale faite sur le territoire américain aux sociétés qui offrent des services de télécommunications.
Ainsi le CALEA (acronyme de Communications Assistance for Law Enforcement Act) participe d’une volonté de surveillance électronique.
Cette loi votée en 1994 sous l’administration Clinton oblige les sociétés télécoms à modifier leurs équipements de sorte qu’une surveillance soit possible.
Et cela ne s’est pas arrangé avec le Patriot Act pour lutter contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001.
Les agences fédérales veulent avoir la capacité d’ausculter en temps réel les communications quel que soit le moyen employé (RTC, trafic IP, VoIP…).
Cette surveillance doit faciliter les enquêtes criminelles.
Et la mise en œuvre des moyens pour y parvenir s’est faite progressivement avec une obligation de résultat pour le 14 mai 2007.
Microsoft est directement concerné par le Law Enforcement Act, notamment parce que la firme de Redmond a acquis Skype en mai 2011 pour 8,5 milliards de dollars.
Le nom de Skype apparaît d’ailleurs dans le brevet (seulement à titre d’exemple).
(Lire la fin de l’article page 2)
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