La législation et un fort code de conduite l’industrie sont nécessaires pour mettre fin à la complicité des entreprises occidentales de l’Internet dans la politique de censure de la Chine. C’est en substance ce que soutient l’organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) dans un rapport de 149 pages baptisé Race to the Bottom: Corporate Complicity in Chinese Internet Censorship et présenté jeudi 10 août 2006. La Chine est l’un des pays où la surveillance de l’Internet par les autorités locales est la plus élevée au monde à tel point que le réseau national est surnommé le « Great Firewall » (le Grand Pare-feu).
Pour HRW la complicité des grands noms du Net avec le gouvernement chinois est sans appel. « Les entreprises Internet occidentales sont complices à travers une politique de censure active sans en prévenir les utilisateurs de ce qu’ils font et pourquoi », estime la consultante Rebecca MacKinnon citée par l’organisation humanitaire. « Il est temps pour ces compagnies de décider si elles veulent faire partie du problème ou de la solution. »
Yahoo, Microsoft, Google et Skype sont clairement dans le collimateur de HRW. Il est reproché à Yahoo d’avoir livré à plusieurs reprises les identités d’internautes critiques envers le régime en place et qui ont conduit à l’emprisonnement de quatre d’entre eux. Microsoft censure ou supprime les blogs MSN relatifs aux sujets politiques. Google s’est fait remarquer pour sa version « épurée » (notamment des photos des sanglants événements de Tiananmen en 1989) de son moteur de recherche local et Skype configure son logiciel de messagerie pour effacer automatiquement certaines expressions.
Les entreprises montrées du doigts répondent à ces critiques par l’obligation de se plier aux règles du régime de censure pour accéder au marché chinois. Mais, selon l’organisation humanitaire, les grands du Net ne font pas beaucoup d’effort pour résister aux demandes ou pression du gouvernement. Quand elle n’anticipent pas elles mêmes ces demandes. Ce à quoi les géants en ligne répondent que leurs services élargissent les moyens d’accès à l’information pour les internautes chinois.
Parmi les recommandations émises par HRW pour lutter contre la liberté d’expression, les entreprises occidentales sont appelée à résister par les moyens légaux aux demandes de censures des recherches, blogs et adresses web. « Les entreprises devraient se plier à de telles demandes [de censures] seulement si elles sont attachées à des procédures légales et documentées et si les entreprises ont épuisé tous les moyens légaux pour y résister », suggère le rapport. L’organisation appelle également les juridictions, Etats-Unis et Europe principalement, à modifier la législation afin d’interdire le stockage des informations collectées lors des requêtes en ligne sur le territoire chinois.
HRW sera-t-il plus entendu que Reporter Sans Frontière, notamment? Composé de plus de 100 millions d’internautes, le marché chinois génère des dizaines de milliards de revenus. Un marché dont le poids financier pèse souvent plus lourd que celui des droits de l’Homme.
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