Microsoft zappe le bitcoin pour sa blockchain « as a service »

Peut-on concevoir une blockchain sans Bitcoin ? C’est le pari fait par Microsoft.

Le premier éditeur mondial va permettre à ses clients Azure d’expérimenter la technologie en environnement (semi-)privé, mais en s’appuyant sur une autre monnaie virtuelle : l’Ether.

Celle-ci fait office d’unité de valeur pour Ethereum, un projet lancé cette année et fondé sur une machine virtuelle qui permet la création de « contrats intelligents ».

Ces derniers sont exploités sur le même principe que la blockchain « classique », c’est-à-dire celle qui sous-tend Bitcoin : ils permettent d’enregistrer, de manière théoriquement sécurisée et infalsifiable, des échanges de données.

Le protocole informatique sur lequel s’appuie Ethereum est décentralisé, à l’instar du réseau Internet. Mais il a vocation à être implémenté en circuit fermé par des organisations qui souhaitent « garder la main » sur le système.

En première ligne, les institutions financières, qui entrevoient un moyen d’accélérer les transactions tout en minimisant les coûts liés à leur traitement. Plusieurs initiatives individuelles ont été recensées, mais on retiendra surtout cette alliance formalisée, à la mi-septembre, entre 9 banques d’investissement. Lesquelles se sont associées à l’entreprise FinTech new-yorkaise R3CEV pour définir des standards d’implémentation de la blockchain*.

Une autre start-up new-yorkaise est dans la boucle pour la mise en place de la « blockchain as a service » chez Microsoft. Baptisée ConsenSys, elle a été créée par l’un des cofondateurs du projet Ethereum.

Quatre « grandes institutions financières » auraient déjà signé pour exploiter la plate-forme mise à leur disposition par le groupe informatique américain. Elles pourront créer leurs propres blockchains et y associer des applications tout en montant éventuellement des passerelles avec les capacités de Cortana Analytics (machine learning), Power BI (décisionnel), Azure Active Directory (authentification) et Office 365 (collaboratif).

* Le premier usage concret exploré par ces banques d’investissement devrait être l’émission de titres de créance négociables. L’idée est de réaliser des économies en post-transaction, en termes d’enregistrement, de réconciliation et d’émission de rapports.

Crédit photo : winui – Shutterstock.com

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