Après les entreprises, Microsoft vise le grand public pour développer son marché ASP (Application Service Providing), c’est-à-dire de location d’applications en ligne. Le géant de Redmond vient en effet de signer un contrat pour deux ans avec la société EasyEverything, opérateur d’une chaîne de cybercafés, où seront accessibles, en ligne, Office 2000 standard (Word, Excel, PowerPoint), la suite Works (Money…) et l’encyclopédie Encarta 2001. Objectif, « donner la possibilité aux utilisateurs de base de découvrir les produits Microsoft », explique Thierry Chabrol, directeur de la division grand public en France. Ou plus simplement, profiter d’une pause café (ou autre) pour rédiger son courrier avec Word, se documenter avec Encarta ou encore simuler un plan d’emprunt avec Money.
Bien sûr, il était déjà possible de louer un PC avec ces logiciels de Microsoft préinstallés sur le disque dur. La différence dans le cas de l’ASP, c’est que les applications parviennent jusqu’au PC par la connexion Internet. Si celle-ci est rompue, on ne peut plus travailler ! Reste que ce mode de fonctionnement apporte quelques avantages. L’utilisateur est assuré, par exemple, de travailler avec la dernière version du logiciel. Mais c’est sûrement l’éditeur qui y gagne le plus. Ainsi, les applications louées sont impossibles à copier et, de plus, il peut collecter un grand nombre d’informations sur les habitudes d’utilisation de ses logiciels.
Le lancement officiel de ce nouveau service se déroulera le 28 novembre prochain dans le plus grand café Internet du monde, celui de Times Square à New York (800 terminaux connectés 24 heures sur 24). L’Europe suivra avec l’ouverture programmée de 22 cybercafés dans les principales villes européennes d’ici la fin de l’année. A Paris, le Vital Statistics, boulevard Sébastopol, ouvrira ses portes en décembre avec 375 PC. Rien qu’en Europe, EasyEverything prévoit d’ouvrir une cinquantaine d’échoppes en 2001.
Concrètement, le consommateur paiera un droit d’accès Internet haut débit (autour de 10 francs) pour une durée comprise entre 20 minutes et 6 heures selon la fréquentation et rajoutera la même somme pour utiliser, en ligne, les logiciels Microsoft. EasyEverything reversera la moitié de cette somme à l’éditeur de Windows.
Cette opération permet clairement à Microsoft de tester sa stratégie .Net (voir édition du 23 juin 2000) auprès du grand public. Celui-ci pourra notamment tester à peu de frais un logiciel avant d’éventuellement l’acquérir ou continuer à l’utiliser online. Aucune stratégie aboutie n’est annoncée au-delà de cette opération ni même d’objectifs financiers. Mais ce système de pay per use (payer pour utiliser) pourrait, pourquoi pas, s’étendre aux fournisseurs d’accès grand public. Plus que technique, la révolution sera avant tout culturelle.
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