Imaginez la scène si Oracle avait annoncé l’acquisition de BEA en plein du séminaire du groupe (BEA Convergence Day 2008) organisé le 15 janvier au Cnit Paris la Défense. Difficile de parler de tact de la part d’Oracle lorsqu’il s’agit d’opérations de croissance externe mais la firme de Larry Ellison a finalement attendue aujourd’hui 16 janvier pour officialiser la nouvelle offensive sur l’éditeur de logiciels d’infrastructure.
Oracle vient d’annoncer qu’il comptait acquérir BEA pour un montant de 8,5 milliards de dollars (5,8 milliards d’euros). Le contexte a changé puisque le conseil d’administration de BEA Systems a accepté l’offre de l’éditeur de logiciels de bases de données, leader mondial dans son domaine. L’opération de rachat devrait être finalisée d’ici mi-2008.
Pas d’erreur possible : il s’agit bel et bien d’une contre-attaque de la part d’Oracle sur BEA. Rappelez-vous, en octobre dernier, l’éditeur leader dans la gestion de la base de données avait lancé une OPA inamicale visant le fournisseur de solutions middlewares. Mais, malgré les enchères sur récupérer les titres BEA, Oracle avait fini par lâcher prise.
L’automne dernier, Oracle avait initialement proposé de reprendre les titres BEA à 17 dollars par action. Mais les actionnaires du groupe middleware en attendaient 21 dollars l’unité. Trop cher payé, estime Oracle qui abandonne la course. Dans le cadre de l’assaut final, notons que l’offre d’Oracle se trouve dans la fourchette moyenne à 19,3 dollars.
Parmi les synergies possibles, Larry Ellison évoque dans le communiqué de presse un exemple précis « Oracle Fusion middleware dispose d’une architecture ‘hot-pluggable’ ouvert qui permet à ses clients d’envisager un couplage entre WebLogic Java Server [serveurs d’applications Java] de BEA et tous les modules de notre suite logicielle. »
Une place de challenger face à IBM
Un rapprochement qui bouscule le marché du middleware, estime John R. Rymer et Mike Gilpin, deux analystes du cabinet d’études Forrester. « Fort de la richesse des clients grands comptes et des produits reconnus de BEA, Oracle se retrouve en deuxième position dans le secteur, juste derrière IBM. »
Reste à savoir comment Oracle va ingurgiter cette nouvelle acquisition. Ce qui laisse Gartner perplexe. « Aucune indication n’ a été communiquée concernant la direction que vont prendre les produits après l’intégration. Bien qu’Oracle ait annoncé son intention de protéger les investissements des clients de BEA, la feuille de route des produits et les plans de convergence demeurent inconnus ».
Plus laconique, notons la réaction « à chaud » de Henning Kagermann, Président de SAP, interrogé mercerdi après-midi sur le rapprochement d’Oracle Avec BEA à l’occasion d’une conference téléphonique liée à sa propre actualité (finalisation du rachat de Business Objects par SAP). « La seule information, c’est que [l’acquisition de BEA par Oracle] est plus onéreuse ».
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