Midem : entre Google et les FAI, quelles contributions pour financer la musique ?
Fleur Pellerin (ministre de l’Économie numérique) vise plutôt « les multinationales du Net » tandis qu’Aurélie Filippetti (Culture, Communication) évoque une « contribution » des FAI.
Comment favoriser l’écosystème de la musique numérique ?
Fleur Pellerin est venue à la rencontre des professionnels du secteur à l’occasion du Marché international du disque et de l’édition musicale (MIDEM), qui vient de s’achever à Cannes.
Après la presse, Google va-t-il faire l’objet d’une taxation pour la musique ? La ministre déléguée en charge de l’Économie numérique n’est pas favorable à une ponction sectorielle visant systématiquement le groupe Internet américain.
« On risque de perdre de la crédibilité ou de la force de frappe. Il est plus important d’essayer d’avoir une approche un peu globale et d’essayer de faire en sorte que ces multinationales du Net payent leurs impôts. A charge pour l’État de décider comment il redistribue la recette fiscale« , a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à l’AFP.
Au-delà de Google, la question d’une contribution des FAI au financement du secteur revient sur la table. Elle prolonge l’idée d’établir des droits voisins. Une partie de cette taxe pourrait concerner les fournisseurs d’accès à Internet.
Dans ce débat, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication également présente au Midem, se montre plus directe : les acteurs de l’internet doivent participer au financement de la création. Reste à savoir par quels moyens…
« Il n’est pas normal que des entreprises bénéficient de distorsions fiscales parce que c’est de la distorsion de concurrence« , souligne la ministre.
« Mais d’autre part, il y a les mécanismes de ce qu’on appelle l’exception culturelle (…) avec des mécanismes spécifiques (…) qui doivent aussi s’appliquer aux réseaux et à Internet. »
C’est un sujet qui remontera dans les conclusions du rapport Lescure relatif à « l’Acte II de l’exception culturelle » (les rouages de la culture à l’ère numérique). La publication est attendue en mars.
Les ministres ont également salué les participants français aux start-up françaises engagées dans le Midemlab, un concours dédié à l’innovation dans le secteur de la musique (30 finalistes ont été retenus dans 3 catégories : « recommandation en création », « marketing et engagement social », « vente et monétisation de contenus en ligne »).
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