Après un premier trimestre dans le rouge, Sun Microsystems prévoit pour le second trimestre un chiffre d’affaires conforme aux prévisions des analystes, soit 2,9 milliards de dollars, en progression de 6 % par rapport au trimestre précédent. Selon son directeur financier, Steve McGowan, les dépenses informatiques des entreprises auraient fini de baisser. Mais pour Sun, cela ne signifie pas la fin de ses problèmes car même si les ventes reprennent, ses marges continuent de décliner. De l’aveu même de ses dirigeants, Sun est confronté sur son coeur d’activité, les serveurs, à une concurrence très sévère, non seulement de ses compétiteurs traditionnels que sont IBM et Hewlett-Packard, mais également du nouveau venu sur ce marché, Dell, qui l’attaque par le bas de gamme. Et de fait, il semble bien que la demande des entreprises porte plus sur ce type de matériels, plus faciles à administrer (voir édition du 26 novembre 2002) que sur les serveurs Unix de Sun.
Or sur le bas de gamme, par exemple les serveurs Linux où Sun est présent depuis le rachat de Cobalt, le constructeur semble peiner à rencontrer le succès, peut-être par manque de savoir-faire commercial sur ce segment. Pour maintenir ses parts de marché, Sun est contraint de baisser les prix de ses produits. D’où la dégradation de ses marges. En réponse, un plan de réduction des effectifs a été annoncé le mois dernier. Il complète les précédents : au total, près d’un emploi sur cinq aura été supprimé en moins de deux ans. Dès lors, beaucoup de questions se posent : les forces vives de l’entreprise n’en seront elles pas entamées ? Les efforts en matière de recherche et développement seront-ils maintenus ? Sun conservera-t-il encore longtemps sa physionomie actuelle, celle d’un groupe à la fois présent dans le matériel et les logiciels (Java, serveurs d’applications, bureautique avec la suite StarOffice), deux activités nécessitant de lourds investissements ?
Une alternative à Microsoft
Rappelons que la plupart des concurrents de Sun, constructeurs et éditeurs, ont plutôt fait le choix de se renforcer dans les services, activité plus lucrative et qui présente l’avantage d’être une tête de pont efficace pour imposer ses produits aux entreprises. Il n’y a guère qu’IBM qui réussit à être à la fois éditeur, constructeur et fournisseur de services. Jusqu’à présent, la stratégie de Sun pouvait être analysée comme la volonté d’être une alternative à Microsoft. Avec la tournure que prennent les événements, on voit mal comment il pourrait éviter de réviser cette position de « me too ».
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