La Mairie de Paris et les opérateurs de téléphonie mobile n’arrivent plus à s’entendre. Une charte lie la FFT (Fédération Française des Télécoms) à la capitale française depuis 2003, mais les négociations pour la renouveler ont échoué le 13 octobre dernier.
C’est maintenant l’escalade. Lundi 17 octobre, la mairie de Paris a annoncé geler les projets d’installation de nouvelles antennes-relais sur des bâtiments publics, et menace de démonter les 186 antennes déjà installées sur ses propriétés.
Elle a en tous les cas lancé une « étude juridique sur la situation des installations actuelles« . Il existe 1200 antennes-relais à Paris, dont 15% sur des bâtiments publics.
Sans la charte, les opérateurs vont de leur côté pouvoir augmenter la puissance des émissions de leurs antennes existantes, et en installer plus facilement de nouvelles sur les immeubles privés.
La charte parisienne de la téléphonie mobile limitait l’exposition des habitants à 2V/m sur 24 heures dans les lieux de vie fermés.
Elle assurait aussi des contrôles réguliers des émissions, oblige les opérateurs à « intégrer les antennes-relais dans le paysage parisien » et organise une commission de concertation regroupant les opérateurs, la mairie et les associations qui autorise l’installation de nouvelles antennes.
Les négociations pour la renouveler ont échoué à cause des « demandes inacceptables » de la FFT.
Elle demandait notamment une « augmentation du seuil à 10 voire 15 V/m [et le] retrait des opérations d’intégration paysagère des antennes existantes. »
La mairie voulait, elle, définir le « seuil d’exposition le plus bas possibles au vu des mesures régulièrement effectuées depuis 8 ans, tout en maintenant la qualité du service. »
L’adjoint au maire (PS) Mao Péninou va du coup créer une nouvelle charte unilatérale, que les opérateurs devront signer telle quelle pour pouvoir utiliser les toits publics pour leurs antennes.
L’association Les Robins des Toits se félicite de la décision, soutenue par EE-LV. « En refusant tout progrès, Orange, Bouygues Télécom, SFR et Free témoignent de leur conservatisme et prennent la santé des Parisien(ne)s en otage. »
Ils veulent imposer une limite de 0,6 V/m au niveau national et encouragent Paris à donner l’exemple.
La FFT se dit de son côté « surprise que la Ville de Paris fasse état d’une rupture des négociations alors que la réunion du 13 octobre était précisément la première réunion de négociation sur un projet de texte remis par la Ville le 19 septembre, et sur lequel la Fédération avait fait un certain nombre de propositions. »
Elle appelle à une reprise des négociations, et souligne qu’elle est prête à avancer sur la résolution des « points atypiques« .
Le ministre chargé de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique Eric Besson a de son côté réagi aujourd’hui par communiqué et « déplore la décision unilatérale de la Mairie de Paris. »
« Alors que le Gouvernement s’apprête à délivrer les premières licences 4G pour le très haut débit mobile, il est regrettable que la Mairie de Paris décide unilatéralement de bloquer le déploiement des réseaux numériques mobiles« , assure-t-il.
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