Depuis quelques jours, c’est l’effervescence sur les réseaux sociaux autour du hashtag #Mobilegeddon, en référence au nouvel algorithme associé par Google à son moteur de recherche.
Ledit algorithme est entré en vigueur ce 21 avril. Il avait toutefois été officialisé plusieurs semaines en amont. Une stratégie de communication très rare chez Google, mais qui laisse augurer d’un fort impact en matière de référencement pour les sites qui ne satisferaient pas aux critères édictés par le groupe Internet américain.
Au coeur du débat, le mobile. Les pages Web adaptées à une consultation sur smartphone – et qui s’afficheront rapidement – seront mises en avant dans les résultats de recherche. Les autres ne seront pas formellement sanctionnées, mais elles perdront « mécaniquement » en visibilité.
L’algorithme applique une logique binaire : soit une page est « mobile-friendly », soit elle ne l’est pas, indépendamment du site dont elle dépend et des liens qu’elle pourrait contenir pointant vers des contenus non optimisés pour les smartphones.
D’après Search Engine Land, cette mise à jour aura davantage d’impact que les algorithmes Panda et Penguin (on considère que 11 % des résultats de recherche avaient évolué dans ce dernier cas). Google ajoute pour sa part que la navigation sur tablette n’est pas concernée et précise à Re/code que le contenu « reste un critère plus important » que l’adaptation au mobile.
Voilà plusieurs mois que les éditeurs de sites Internet sont invités à intégrer la dimension du mobile dans leur stratégie.
Au printemps 2014, Google avait mis en oeuvre une première mesure introduisant le principe d’avertissement aux internautes. En première ligne, les sites utilisant des URL dites « de redirection » pour gérer, d’une part, le trafic en provenance d’ordinateurs et de l’autre, celui émanant des terminaux mobiles.
Les URL visées sont celles qui pointent vers des contenus non optimisés pour une consultation sur smartphone ou tablette… et qui, faute de compatibilité, conduisent les mobinautes vers une autre page du site mobile ne correspondant pas à leur requête.
Une deuxième initiative avait été annoncée cour de l’été et mise en place au mois de novembre : le signalement, dans la version mobile du moteur de recherche, des sites optimisés et de ceux présentant des incompatibilités. Notamment en exploitant la technologie Adobe Flash, non disponible sur les terminaux Apple et – officiellement – plus prise en charge par Google sur Android depuis la version 4.1 « Jelly Bean ».
Quels sont les critères retenus par Google pour qualifier un site de « mobile-friendly » ? L’utilisation d’une police de caractères lisible sans zoomer, l’adaptation du contenu à la taille de l’écran pour minimiser les défilements ou encore la présence de liens hypertexte suffisamment espacés pour éviter les mauvais clics.
Google suggère plus globalement d’abandonner les technologies propriétaires au profit du trio HTML(5) – CSS – JavaScript et ainsi adopter le responsive design.
Cette méthode de conception de sites Web vise à offrir au visiteur la même expérience de navigation à travers une large gamme d’appareils. Elle doit succéder à la pratique du « m.dot », en d’autres termes la mise en place d’une version mobile différenciée avec une URL de type m.domaine.extension.
Le principal défi sera de coupler à cette dimension de responsive design à un temps de chargement minimal. Non seulement pour les robots Google, mais aussi pour les utilisateurs. Dans un rapport de 2014, Dynatrace (gestion de la performance applicative) soulignait que les internautes étaient 80 % à quitter un site ou une application en cas de crash et 46 % à aller voir ailleurs à défaut d’un affichage sous 3 secondes.
Google a mis à disposition des webmasters plusieurs référentiels et guides de bonnes pratiques qui permettent notamment de se « mettre dans la peau » d’un robot d’indexation. Et tout simplement de tester si une URL est optimisée pour le mobile.
Crédit photo : agsandrew – Shutterstock.com
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