Mobilité : les députés européens adoucissent la réforme du roaming

Mobilité

Pour les associations de consommateurs, les tarifs du roaming restent trop
élevés.

Les tarifs des communications mobiles en Europe dans le cadre de déplacements à l’étranger (une méthode qualifiée de roaming) ne baisseront pas. Du moins pas dans des ordres de grandeurs espérés par les consommateurs. A une très courte majorité (22 contre 21), les députés européens de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs (IMCO) ont décidé, jeudi 22 mars 2007, d’adoucir le texte sur la réforme des pratiques tarifaires du roaming.

Selon l’UFC-Que choisir, « le prix d’un appel en roaming, c’est-à-dire passé depuis l’étranger, est très proche du coût d’un appel national (4 ou 5 centimes en plus) [donc] le prix du roaming devrait converger progressivement vers le prix des appels nationaux. » Le Beuc, l’union européenne des associations de consommateurs, avait réalisée une étude qui mettait en avant l’existence de pratiques anticoncurrentielles pour maintenir des prix élevés.

La commissaire européenne à la société de l’information Viviane Reding avait préconisé un plafond de 0,49 euro (hors taxes) la minute de communication de l’étranger vers le pays d’origine (contre environ 1 euro aujourd’hui) et 0,16 euro pour les appels reçus. Les communications passées au sein du pays étranger se verraient facturer 0,33 euro. Mais le texte voté par les députés propose des tarifs plus élevés, bien qu’à la baisse par rapport à l’existant : 0,50 euro pour tous les appels sortants et 0,25 euro pour les entrants.

Un vote contre l’Europe des télécommunications

C’est encore trop pour l’association française de défense des consommateurs. « Le consommateur français à Berlin qui téléphone en Allemagne devra encore payer 0,70 euro/minute (TTC) alors que le coût estimé pour l’opérateur ne dépasse pas 0,14 euro », s’insurge l’UFC-Que choisir qui vise nommément la GSM Association responsable, par ses actions de lobbying, du « volte-face «  des députés. « Le vote de la Commission IMCO est donc un vote contre l’Europe des Télécommunications réclamée par la Commission européenne et les millions de citoyens européens en déplacement sur le continent », conclue-t-elle dans son communiqué.

De plus, le texte prévoit que les nouveaux tarifs soient réservés aux nouveaux clients des opérateurs. Les anciens devront en faire expressément la demande. Une mesure quelque peu mesquine et peu respectueuse des clients fidèles, notamment. D’autant qu’il serait étonnant que les opérateurs fassent la publicité sur la démarche à effectuer pour bénéficier des nouveaux tarifs.

Le texte doit cependant encore être examiné en commission de l’Industrie le 12 avril 2007 avant d’être voté en séance plénière au Parlement en mai 2007. Ensuite, les Etats membres devront s’entendre autour d’un compromis afin de mettre en service les nouvelles conditions tarifaire dès l’été 2007.