Au-delà de son statut de compagnie ferroviaire, la SNCF cherche à s’ancrer dans une stratégie de porte à porte et de mobilité urbaine pour assister le client passager tout au long de ses déplacements : le train naturellement mais aussi les parcours entre le domicile et la gare (VTC, taxis, location de véhicules, covoiturage…).
Ce qui passe par des prises de participation dans des start-up favorisant les déplacements automobiles. Un bouillonnement qui tend à rendre l’offre confuse…
Dernier coup recensé : la SNCF a annoncé hier un investissement de 3 millions d’euros dans Allocab, qui est l’un des partenaires VTC (voiture de transport avec chauffeur) de l’offre iDCAB (150 000 voyageurs pris en charge dans 16 villes) du groupe présidé par Guillaume Pepy. Ce service VTC « maison », initié dans le courant de l’automne 2014, est disponible dans toutes les gares TGV d’Ile-de-France, et dans 15 autres gares urbaines éparpillées dans la métropole.
Cette entrée dans le capital d’Allocab a été menée via le fonds SNCF Digital Ventures (dont la gestion a été déléguée à Hi Inov, la société d’investissement en capital innovation du holding Dentressangle Initiatives).
Fort de ce partenariat stratégique, Allocab veut accélérer son déploiement géographique en France. Tout en revendiquant le statut de 1er réseau VTC sur le territoire national avec une couverture de plus de 40 grandes villes et 20 000 communes. L’objectif est d’atteindre la centaine de villes d’ici mi-2017.
Les ambitions affichées sont d’envergure européenne puisque Allocab vise aussi 10 capitales européennes d’ici fin 2017.
L’entrée de la SNCF dans le capital d’Allocab, fondée en 2011 par Yanis Kiansky et Thomas Tiercelin, est donc perçue comme un véritable accélérateur de déploiement géographique et de business.
En l’état actuel, AlloCab recense 250 000 utilisateurs de son app et dispose d’un réseau de 3000 chauffeurs (principalement en Ile-de-France°. D’ici la fin de l’année prochaine, Allocab compte s’appuyer sur 6000 chauffeurs et vise 500 000 utilisateurs.
Parallèlement, toujours via le fonds SNCF Digital Ventures, le groupe ferroviaire a annoncé plus tôt dans la semaine sa participation à une levée de fonds de 2 millions d’euros de LuckyLoc, une start-up qui exploite un concept de « locations de voitures à un euro ». Un investissement réalisé en association avec le groupe d’assurance Allianz.
Le positionnement de LuckyLoc est malin. Fondée par Claire Cano et Idris Hassim, le service s’appuie sur des réseaux de locations de voitures ou d’utilitaires comme Europcar, Avis ou Rent A Car qui cherchent à rentabiliser les rapatriements des véhicules loués à leurs points d’origine.
Les initiatives de ce type émanant de la SNCF foisonnent. Quitte à frôler l’encombrement des voies ?
Pour le covoiturage, la SNCF préfère exploiter son propre dispositif : iDVROOM (lancé en 2014).
Piochons dans les autres modes de transport. En 2015, la SNCF a investi 28 millions d’euros pour prendre le contrôle de OuiCar (location de voitures entre particuliers). Tandis qu’un partenariat a été scellé la même année avec la start-up américaine Zipcar positionnée comme un service de location de véhicules en libre-service (autopartage).
Dans un cadre plus traditionnel de services destinés aux voyageurs arrivant en gares, le groupe SNCF a également signé un partenariat avec le loueur de voitures AVIS.
Nous souhaitons bonne chance aux clients SNCF pour s’y retrouver.
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