Le modèle de l’App Store doit-il être remis en cause ?
L’arrivée de l’App Store, le kiosque de téléchargement d’applications d’Apple, a fait évoluer les usages des mobinautes. Largement repris par les concurrents de la firme de Cupertino, le modèle de l’App Store est-il pour autant pérenne ?
Lancé dans la foulée de l’iPhone, l’App Store d’Apple a révolutionné l’Internet mobile en imposant un nouvel usage parmi les mobinautes : la recherche puis le téléchargement d’applications directement sur leur smartphone.
Un modèle plébiscité par les consommateurs, copié par les concurrents d’Apple, mais qui pousse néanmoins de nombreux spécialistes du secteur à s’interroger sur sa pérennité à l’image de SFR, qui a organisé il y a quelques semaines une conférence sur le sujet…
« Nous ne pouvons pas laisser à une société privée comme Apple le pouvoir de décider si on peut, ou non, télécharger telle ou telle application, consulter tel ou tel contenu. C’est une question de liberté », a expliqué Tristan Nitot, président de Mozilla Europe dont le navigateur vedette Firefox est précisément exclu de l’App Store et de l’iPhone.
Technologiquement plus ouvert comme l’App Store de Palm, moins sélectif comme l’Android Market de Google ou bénéficiant d’accords commerciaux avec les opérateurs comme l’OVI Store de Nokia, les alternatives à Apple sont néanmoins nombreuses. « Même si l’iPhone reste la référence, les consommateurs peuvent choisir des environnements technologiquement ou commercialement plus ouverts », a rappelé Sébastien Berten, P-DG de l’agence Backelite, concepteur des applications AlloCiné, Voyage SNCF ou encore Vente-Privée.
Bénéficiant d’un accès simplifié aux ressources matérielles des smartphones (géolocalisation, caméra, boussole, capteur de mouvements, haut parleur, etc.), les applications pourraient néanmoins rapidement devenir obsolètes grâce à l’émergence de la technologie HTML 5, poussée par Apple et Google, et qui permettra la réalisation de services en ligne mobile et multimédia, accessibles depuis le navigateur du smartphone.
« Le HTML5 gère l’image vectorielle, la vidéo, le glisser-déposer ou encore le mode déconnecté. C’est une technologie qui est en train de s’imposer sur les mobiles avec le soutien d’Apple, Google et Microsoft », a insisté Tristan Nitot, grand défenseur des technologies ouvertes.
Une promesse d’ouverture que devraient soutenir les opérateurs même si ses représentant rappellent l’échec relatif du Java (J2ME), il y a quelques années.
« Java 2 Mobile Edition était théoriquement une technologie universelle mais n’a pas tenu ses promesses en raison de la multiplication des formats d’écran et des implémentations différentes de la technologie selon les constructeurs. Nous soutiendrons le HTML 5 mais nous sommes avant tout pragmatiques et notre priorité est de porter nos services sur les environnement plébiscités par nos clients comme iOS (iPhone) ou Android », a expliqué Philippe Caloud, en charge de LaFactory SFR.
Reste à savoir comment le secteur de la téléphonie mobile pourra gérer le grand écart entre des constructeurs, soucieux de se différencier grâce au logiciel, et des développeurs, désormais sollicités par une demi douzaine de plates-formes logicielles. Une bataille qui rappelle celle qui a longtemps opposé Windows, Mac et Linux et à laquelle les services Web, accessibles depuis n’importe quel ordinateur, ont sans doute été la réponse.
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