Les montres connectées fâchées avec le Mobile World Congress ?
À première vue, les nouveautés se font rares au MWC 2016 dans la catégorie smartwatch. Mais quelques tendances se dégagent en creusant.
Les montres connectées sont-elles fâchées avec le Mobile World Congress ?
On avait ressenti, lors de l’édition 2015, une certaine frilosité chez les fabricants, dans l’expectative de l’Apple Watch, dont le lancement commercial allait intervenir quelques semaines plus tard.
Cette année encore, difficile de parler d’effervescence.
Doit-on établir un lien avec les annonces de Qualcomm ? Le fabricant américain de semi-conducteurs a officiellement lancé, à l’occasion du MWC, sa plate-forme Snapdragon Wear, qui regroupera des puces expressément destinées aux montres connectées.
Un premier SoC a été présenté : le Snapdragon 2100, dit 30 % plus petit et 25 % moins énergivore que le Snapdragon 400 que l’on trouve dans de nombreuses smartwatchs.
A priori, cette offre dédiée est alléchante pour les constructeurs. Il faudra d’ailleurs, selon Wareable, s’attendre à une avalanche de nouveaux produits au 2e semestre 2016. Ce qui expliquerait le peu d’initiatives recensées en l’état actuel.
Android, mais pas Wear
On attendait notamment Sony et HTC, mais aucun des deux n’a finalement dévoilé de montre connectée. L’impulsion est essentiellement donnée par des industriels chinois qui ont choisi… de ne pas intégrer Android Wear.
Illustration chez Haier, qui a choisi d’implémenter une version adaptée d’Android 6.0 « Marshmallow » dans sa Haier Watch, dont l’apparence rappelle la Samsung Gear S2 et la Huawei Watch.
Avec ses 8 Go de mémoire interne et son haut-parleur, la montre est autonome pour quelques usages dont la lecture de musique. Pour le reste, il faut s’appuyer sur un smartphone : aucun emplacement pour carte SIM, ni de NFC, ni de Wi-Fi (uniquement le Bluetooth).
Trois modèles, dont un étanche, seront proposés autour de 200 euros à partir du mois d’avril, avec une sélection de bracelets interchangeables. Reste un point d’interrogation sur l’autonomie de la batterie, d’autant plus que Haier a intégré un capteur de rythme cardiaque.
Apparitions
Dans les allées du MWC, on repère aussi des produits non destinés au marché européen. C’est le cas de l’Axon Watch, que ZTE commercialise depuis quelques mois en Chine.
Dotée, comme la Haier Watch, d’un écran rond de 42 mm de diamètre en 400 x 400 pixels, elle fonctionne sous TOS+, un dérivé d’Android développé par le groupe Internet chinois Tencent. Sous le capot, on trouve précisément un Snapdragon 400 (MSM8926, 4 coeurs ARM Cortex-A7 à 1,2 GHz) associé à 512 Mo de RAM et 4 Go pour le stockage.
On repère aussi quelques offres plus « spécialisées », comme la Vivoactive HR de Garmin, destinée aux sportifs. Par rapport à la Vivoactive première du nom (HR étant ajouté pour « Heart Rate »), le cadran s’affine et on passe d’un format carré à rectangulaire. Les boutons tactiles disparaissent au profit de boutons physiques.
Quid de l’offre de services, qui reste l’une des inconnues de ce marché (voir notre article « Apple Watch : à qui la ‘killer app’ ? »). Des liens entre acteurs de l’industrie transparaissent au Mobile World Congress. Par exemple entre MasterCard et WISeKey, un spécialiste des technologies de paiement qui implémente ses solutions sur les montres Hublot et Bulgari.
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