Moteur shopping : Kelkoo quitte la sphère Yahoo
Le groupe Internet a cédé le moteur de comparaison de prix de produits acquis en 2004 à un fonds d’investissement britannique.
La nouvelle n’a pas encore officialisé du côté de Yahoo Corp mais Pierre Chappaz est bien placé pour avoir des informations. En qualité d’ex-PDG membre de l’équipe historique du moteur de comparaison de prix des produits (depuis, il travaille sur le moteur mi-news mi-shopping Wikio), il a obtenu la primeur de l’information que l’on retrouve sur son blog Kelblog.
Yahoo vient de revendre Kelkoo à un fonds d’investissement britannique du nom de Jamplant Ltd (qui fédère un groupe d’investisseurs individuels), associé à Andrew Salmon, au fondateur du comparateur Uswitch.com. Le montant de la cession n’est pas précisé. Néanmoins, Pierre Chappaz évoque une transaction à moins de 100 millions d’euros.
Kelkoo affiche encore l’estampille « a Yahoo company » mais plus pour très longtemps. C’est donc un nouveau départ pour l’une des plus célèbres start-up de la Net-économie française. Kelkoo à l’intérieur de Kelkoo emploie 270 personnes, dont une partie R&D resté à son pôle historique situé à Grenoble.
Créé en 1999, Kelkoo a fait partie de cette génération de jeunes pousses françaises flamboyantes qui n’a pas hésité à brûler du cash en publicité pour acquérir de la notoriété et de l’audience avant l’explosion de la bulle Internet.
Cette mission avait été remplie lorsque Yahoo a racheté la structure en mars 2004 pour 475 millions de dollars. Une belle success-story pour reprendre le titre d’un livre retraçant la parcours de cette start-up.
L’acquisition de trafic, un handicap pour « Kelkoo inside Yahoo »
Mais le groupe Internet acquéreur n’a jamais réellement su comment capitaliser sur ce moteur shopping. Son modèle économique est différent de celui de Yahoo habitué à l’affichage de bannières traditionnelles et aux liens sponsorisés (après le rachat d’Overture) : la rémunération au clic, c’est à dire au nombre de clients envoyés chez les marchands.
« Mais, ce qui coûte le plus cher, c’est l’acquisition de trafic (… ) Pour faire leur achat, les internautes n’ont pas le réflexe de se rendre sur un moteur de comparaison », explique une source chez Yahoo. De plus, les synergies Yahoo-Kelkoo sont restées minimes, que ce soit du côté business que du côté R&D.
Dans sa contribution de blog, Pierre Chappaz indique que Kelkoo fourbit ses armes et prépare une nouvelle source de revenus : un service de cash back (système de réduction sur les achats Internet). Un système en phase bêta au Royaume-Uni qui devrait être importé en France « la semaine prochaine » à en croire un mail envoyé par la direction de Kelkoo à l’ensemble de ses salariés.